Archive for the 'lambeaux' Category

Image à l’écran ou quand l’acteur passe de l’autre côté de la toile.


Chez Blondinette et Ciragette aujourd’hui c’est le grand ménage
l’échéance approche
elles doivent partir fin de semaine et ne rien laisser au hasard
J’ai toujours adoré les jeux d’ombres derrière l’écran de tissu,
laissant présager du meilleur,
suggérant plus que ne montrant…
ça c’est pour le langage codé…
En réalité,
cadres, marquises, chiffons, pfuitt’-pfuitt’ à vitre, cutter, ciseaux, plastique à bulles, zwuiiip du papier collant, beaucoup de patience et surtout ne pas s’énerver, seront mon lot ces jours-ci.
Rassure-toi ami lecteur (et trice aussi!) je regarderai d’un oeil torve et fatigué mais néanmoins amusé tes commentaires sur la toile,
rétro-éclairé par cette petite lucarne de l’écran (pas très noir) de mes nuits blanches.
Pour la traduction c’est ici qu’il faut regarder
ds20galerie-dc3a9cembre1

La mère conque voix tancer.


Mouvement de sa main
en forme de conque
comme écoutant la mer
de façon fugace
à travers l’algue de ses cheveux
sur ce geste à la Degas
je décidai de la lui demander.
La mère ne l’entendrait pas de cette oreille.

Douilles, papillons, brindilles et feuilles mortes.


Odeurs et pulsations habitaient cet endroit au fond du jardin,
j’y retrouvais un abri précaire entre le manguier et les jacarandas,
toujours sous l’oeil inquisiteur de la mosaïque.
(pour rappel http://www.luclamy.net/blog/?p=1059)

C’est là que quelques douilles de cuivre jouaient les généraux et les soldats
(ils n’étaient pas toujours de plomb, mes guerriers)
sûrement que leurs balles s’étaient perdues au fond de chairs pas toujours rebelles,
et les papillons, en estafettes du renseignement, apportaient chaque jours des nouvelles du front.
Combien de ces petits messagers furent sacrifiés sur l’autel du frontispice de la piscine abandonnée? jeux interdits, inspirés des Incas, histoires que me lisait mon père, de retour de Katuba*.
Offrandes d’insectes bien dérisoires face aux guerres des grands, les Fougas dans le ciel, les soldats de l’ONU en ville, Gurkhas, Siks, Ecossais, quelques mercenaires à bicyclette au fond de la brousse et l’exil de Tshombé.
Alors les Incas vous savez!

*Katuba: Athénée à Elisabethville.
« the rhythm of the heat » Peter Gabriel.
ou on pourra préférer cette version (le temps n’a aucune pitié)
** Biko reste aussi un grand morceau de l’ami Peter Gabriel, très d’actualité.

Comme une petite incision sur le côté.

Le post d’hier me remet en bouche un petit quelque chose trop souvent oublié,
alors j’ai ressorti cette fleur qui reste parmi mes préférées,
sorte de papillon incarnat attaché aux herbes de bas côté,
sauvage, elle pousse où cela lui plaît.
Ne dit-on pas que son cousin Afghan fait encore tourner les têtes?

« T’as p’t’êtr’ raison ! seul’ment voilà :
Quand j’t’aurai dit, tu comprendras !
La premièr’ fois que je l’ai vue,
Elle dormait, à moitié nue
Dans la lumière de l’été
Au beau milieu d’un champ de blé.
Et sous le corsag’ blanc,
Là où battait son cœur,
Le soleil, gentiment,
Faisait vivre une fleur :
Comme un p’tit coqu’licot, mon âme !
Comme un p’tit coqu’licot. »

(Mouloudji: « comme un p’tit coquelicot… »

La voix de son maître ou les méfaits de l’alcool sur l’ouïe.


En général la soirée se terminait (fort tard) avec la comparaison du son du 33t., du 78t. et du cd,
la chance est là lorsqu’on possède le même morceau sur les trois supports.
Remonter, religieusement, le phonographe en tournant la manivelle à chaque 78t.,
poser ce « clou » qui, à chaque écoute, creuse un peu plus le vinyl,
labourant le son, en le condamnant chaque fois un peu plus à l’inaudible.
Inexorablement, pourtant, le son du phonographe l’emporte sur le reste,
malgré la lecture de sa sentence,
chaque fois un peu plus lourde
(est-ce un des nombreux effet de l’alcool? je te pose la question à toi qui me lit)
la voix de son maître en quelque sorte…
Ce chuintement de train,
cette longue plainte du va-et-vient de fin de sillon,
jusqu’à épuisement du ressort,
conduit à une douce mélancolie…
Oban ou Lagavulin?
Whisky l’est mon verre?
. . .
« Dans le train de nuit, y a des fantômes
Qui me sourient quand nous passons sur les prairies.
Dans le train de nuit, y a des royaumes
Et puis du bruit et puis Paris au bout de la nuit »

(Charles Trenet: « En quittant la ville »)
. . .

Django Reinhardt, fin de « Studio 42 » préliminaire à « Swing 42 ».

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