Archive for avril, 2020

Rapport : petite lucarne et grand écran.

Il y a à dire
et à imaginer
sur ce rapport d’images ;
entre cette femme seule
repassant son linge
regardant la télévision
où un couple chante
apparemment
et ces deux jeunes,
dans le cocon d’une salle de cinéma
regardant une maison,
floutée par la profondeur de champ,
avenir probable de leur histoire.
Par delà ces images
il y a la mémoire visuelle de Nina Leen
qui recadre une fenêtre dans l’image,
Une petite lucarne d’une part
un grand écran d’autre part
les faisant dialoguer
avec les protagonistes
de deux solitudes :
celle de la femme au foyer
et celle de ces deux amoureux transis.

A woman irons while watching T.V., 1952. (Nina Leen)

Teenage couple at the movies, 1944 (Nina Leen)

La pépite du jour.

Ça fait partie de ces petites pépites du net.
Imagine,
tu es à Coober Pedy
tu creuses,
tu creuses,
et tu creuses encore…
Que des cailloux,
de la caillasse,
de la vulgaire caillasse.
Tu fais une pose,
une clope,
de ce tabac brun qui se roule,
tu bois un coup de cette eau tiédasse,
puis tu reprends
sous une chaleur accablante.
L’air immobile au fond de la galerie
assèche les bronches.
Tu creuses toujours
quand soudain,
un éclair nacré,
une opale !
.

.

Ah il a dû en rouler des filtres pour ses tarpés,
le mec,
en évitant soigneusement la dame.
La remettant religieusement dans son larfeuille
pour ne pas l’abîmer et qui sait
la ressortir le soir pour se toucher la nouille
mais je m’égare.
Après quelques recherches pour savoir s’il s’agissait
de la énième photo anonyme
le « unknown snapshot »
comme on dit maintenant…
Et bien pas du tout.

.

.

Il s’agit de
(roulement de tambour)
Jay DeFeo…
Une artiste peintre des années ’50-’60
ayant fréquenté les Ginsberg and co et ayant exposé
avec les plus grands de l’époque
les Jasper Johns, Robert Rauschenberg, Ellsworth Kelly,
et j’en passe.
Et pour finir,
j’ai retrouvé la piste de l’original,
il n’y en a pas trente-six sur la toile,
de cette image.
elle est de ’59.

.

.

Jay DeFeo 1959.

Mise en abyme.

Des trois vidéos
seule la dernière possède du son
son que vous avez déjà entendu
ici même.
Après quelques petits bidouillages
sur une application pour faire des gifs
à l’aide du smartfaune (sic)
le besoin de mélanger plusieurs strates d’images,
fouiller les archives
malaxer, brouiller, re-mélanger
un peu comme en cuisine
lorsque tu ajoutes la touche de poutargue,
de curry ou de câpre
pour relever le goût où l’on s’y attend le moins.


.

.

C’était de saison.

De face comme de profil,
les rouflaquettes en bataille,
il ne se supportait plus…
Ça faisait négligé.
Il devait absolument passer chez le coiffeur,
avant d’apporter des lilas à sa belle.

.

.
.
..
Polaroid originals B&W SX-70 Film
Beauvechain 17 et 18. IV. 2020.

Il ne suffit pas de dire « Je vous ai compris « .

Le Blackfoot
qui ne venait pas pour autant d’Algérie
n’aimait pas qu’on l’enfume
avec des promesses de reprises
pour le 21 Floréal de l’An CCXXVIII
(si les calculs de google sont bons).

Tassant sa pipe,
il prit du recul,
se relu et se dit que
mettre ensemble le général,
les indiens,
les pieds-noirs
et le calendrier républicain,
c’était fort de café.
Komême.(re-sic)
Seul le confinement de trente-six jours pouvait expliquer cette espèce de faille spatio-temporelle.
Les neurones ne réagissaient plus pareil.
La synapse détraquée,
les associations abracadabrantes,
les mariages loufoques,
les collages surréalistes des plus beaux jours d’entre-deux-guerres
revenaient comme par enchantement.
Au bout de cinq semaines seulement !
Imagine !
Aurait dit l’autre,
à deux doigts de pousser une chansonnette sur son balcon.
Tout ça sur cette image d’indien, gérant la Nature, en bon père de famille… Si on les avait écouté ces gens là, on en serait pas là aujourd’hui.
.
Il décida de clore le chapitre,
après tout,
plus rien n’urgeait.
L’ABK6® lui faisait de l’œil,
il craqua.
.


A member of the Blackfoot tribe lights a fire on the prairie in Alberta, 1918.

The Blackfoot and other Native American groups used intentional burning for centuries to manage grasslands and forests. When the United States and Canada began to actively manage these areas, they ignored traditional techniques and prevented any and all wildfires, a policy which many think has led to larger and more destructive fires (due to the buildup of dry wood and grass after years without fire).

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