Archive for mai, 2020

Ces choses qui te suivent…

incipit :
plus bas, tu trouveras un lien
c’est mieux de l’enclencher
puis de lire.
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Ces choses qui te suivent
pendant ton travail
La douce berceuse
du clochard aveugle
du clochard céleste
« Le viking de la 6ème avenue »
cet hommage à peine déguisé
dédié
à Charlie Parker
aka « Bird ».
De façon pareillement incantatoire
ton crayon revient
ta gomme contredit
apporte de la lumière
elle n’efface pas
la gomme
elle module
sculpte
le crayon revient
ces deux là se parlent
douce transe
la trame se met en place
après Moondog tu te mettras le Köln Concert…
Quatre plages de 33T.
et puis s’en vont.

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Avant tumblr il y avait les carnets.


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Ado,
quand tu vis en Afrique,
la Nature (sic)
les animaux,
les journaux,
les revues,
les livres de poche
c’est ton quotidien :
Karen Blixen,
tu découvres en même temps que Maupassant ou Stendhal
et puis…
Tu rencontres Peter Beard pour la première fois,
là, c’est l’engouement total.
Obsessionnel.
Une prolifération d’images à n’en plus finir,
des carnets débordants de partout
de photos,
d’écrits,
de tissus,
d’encres,
de pigments,
de collages.
Une générosité ad nauseam
(comme sur la photo ci-dessus)

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老子说,要《得道》!

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Après le diagnostic
tu n’as qu’une seule envie…
Te bourrer la gueule ce soir.
Vu ce que la petite doctoresse vient de t’apprendre
le plus simplement du monde
C’est un peu comme dans « Tintin et le lotus bleu »
souviens-toi,
la fameuse citation de Lao Tseu :
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Après,
c’est l’idée qu’on s’en fait.
Que peut-elle savoir du « Chien andalou » la petite ?
Toi, tu n’as qu’une scène en tête
récurrente…
Ce n’est pas celle avec l’âne dans le piano,
crois-moi.
La seule qu’on retient, c’est l’autre.

Juste après,
c’est une petite gêne
avec des animalcules
qui se baladent dans l’espace
mais tu sais pas où…
Des endroits et des frontières invisibles
Pire que mieux,
Très curieux …
Dans l’orbite,
le sourcil,
le front.
Un peu la même sensation que
quand ta mère mouillait son doigt
pour te retirer une tache sur la figure…
Comme après qu’elle t’ait retiré la tache
mais que tu aurais préféré le faire toi-même.
Ce sentiment,
en tout cas.

Voilà
tu reviens de la clinique
et tu as reçu ta première piqûre
dans l’œil.
Avoue !
Pour un visuel !

E.H.B. vs A.D.B. ou l’après confinement.

Père et mère n’étaient pas d’accord sur les distances sociales.
Maman prônait,
à raison,
une distanciation basée sur le carré de l’hypoténuse,
recette qui fonctionnait depuis la nuit des temps…
Toujours !
Dès qu’un problème un peu complexe se pose à vous,
Allez,
à toi,
on va se tutoyer,
cessons le voussoiement.
Dès qu’un problème un peu complexe se pose à toi,
tu vois c’est plus coule (sic)
Bim !
Le carré de l’hypoténuse.
Tu vois ?
Ça marche.
Papa,
lui,
avait toujours recours à son accessoire favori,
le bâton.
Pourtant,
entre la figure E.H.B.
et l’imposante A.D.B.
où se trouvait contenu le triangle rectangle F.D.B.
il n’y avait pas photo :
Mère campait sur ses assises et tenait à distance,
sans effort aucun,
son gougnafier de mari,
mon père.

En un soixantième de seconde, peut-être.

Nan-mais !
Quelle image !
T’as vu ce rabattement de perspective ?
Et la route coupant en oblique.
La flotte à gauche, et la flotte à droite…
Ou peut-être du sable, plutôt.
Le type qui se détache dessus,
semblant plus grand,
aberration d’optique ?
Puis le ciel au loin ;
l’œil ne sait plus par où commencer.
Une composition de peinture classique.
Tu zigzagues de bas en haut
et de haut en bas
allant du bonhomme
se détachant sur fond clair,
un sac à la main
à la barque à gauche
puis au début de la route à droite
suivant la berge
puis tu bifurques pour aller te perdre dans les arbres au loin
sous le ciel.

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Créteil,
1956
Willi Ronis
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(vue chez Michael Haught l’autre jour.)

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