Archive for the 'insectes' Category

« Même pour le simple envol d’un papillon, tout le ciel est nécessaire »*

*Paul Claudel.

… L’idée de ces papillons, la nuit, qui se fracassent à la lumière des vitres m’a toujours fasciné, cependant que je m’échine, sur un pièce, à rendre ces petits suicides pathétiques et lumineux.
Comme disait J.R. (non! pas celui de Dallas, l’autre, avec ses précisions d’entomologiste littéraire) « …ce petit billet doux cherche une adresse de fleur »,
et moi… La solution;
… Ses pulsations se lisent comme à livre ouvert,
me narguant de leurs signes cabalistiques et abscons.

Douilles, papillons, brindilles et feuilles mortes.


Odeurs et pulsations habitaient cet endroit au fond du jardin,
j’y retrouvais un abri précaire entre le manguier et les jacarandas,
toujours sous l’oeil inquisiteur de la mosaïque.
(pour rappel http://www.luclamy.net/blog/?p=1059)

C’est là que quelques douilles de cuivre jouaient les généraux et les soldats
(ils n’étaient pas toujours de plomb, mes guerriers)
sûrement que leurs balles s’étaient perdues au fond de chairs pas toujours rebelles,
et les papillons, en estafettes du renseignement, apportaient chaque jours des nouvelles du front.
Combien de ces petits messagers furent sacrifiés sur l’autel du frontispice de la piscine abandonnée? jeux interdits, inspirés des Incas, histoires que me lisait mon père, de retour de Katuba*.
Offrandes d’insectes bien dérisoires face aux guerres des grands, les Fougas dans le ciel, les soldats de l’ONU en ville, Gurkhas, Siks, Ecossais, quelques mercenaires à bicyclette au fond de la brousse et l’exil de Tshombé.
Alors les Incas vous savez!

*Katuba: Athénée à Elisabethville.
« the rhythm of the heat » Peter Gabriel.
ou on pourra préférer cette version (le temps n’a aucune pitié)
** Biko reste aussi un grand morceau de l’ami Peter Gabriel, très d’actualité.

Voir grenade et mourir.

Au bout du jardin il y avait cette curieuse mosaïque en frontispice de la piscine vide
ce visage inquisiteur et doux à la fois me fichait la frousse
de ces peurs d’enfant irrépressibles qui passé une certaine luminosité de l’air vous font détaler avec le frisson
Lui, le Visage, contemplait, serein, lézards et scolopendres
ceux-ci se donnaient rendez-vous là aux heures chaudes,
les uns, comme des métronomes, scandaient leur inquiétude,
les autres, lovés sur eux même, à défaut de moutons, comptaient leurs anneaux
(deux je retiens six…)
air chaud immobile
Le ballon avait roulé jusque là
au moment où j’allais le rechercher, prudent,
une grosse voix, venue de nulle part, tonna:
« éla BA-Késs-kE-vOu-Fête-Là? »
… La joie de mon père fut indicible!
Ah! le c..! la trouille que je m’étais tapée!
* * *
épilogue qui emmènera à trois questions.

Plus tard, au même endroit, j’ai trouvé une grenade, abandonnée probablement par un soldat courageux et en déroute.
Planqué là, sûr qu’on était pas allé l’y chercher… le visage je vous dis! son sourire… les scolopendres
au vu du petit ananas de métal, je vis à la tête de mon père, que sa peur n’avait d’égale que la mienne, quelques mois auparavant…
Il s’empara du (drôle de) broméliacé nain et alla le jeter le plus loin possible dans la « brousse »,
la chose fit un « poc » stupide sur un caillou et rien d’autre…
Je fus un peu déçu, je dois dire…
Alors, je vous le demande:
A-t-on le droit de faire peur aux enfants comme ça?
A-t-on le droit de déverser ses ordures n’importe où, et ce, sans soucis des implications sur l’environnement et son prochain?
Et enfin a-t-on le droit de…
Quoi?
on me dit dans l’oreillette qu’il n’y a pas de troisième question.
Un autre jour rappelez-moi de vous raconter comment des tortues m’ont sauvé…
Mais comme disait Rudyard…
* * *
« Intranquillement vôtre ».

« stardust memories »

Un peu de couture et un aria à la demande générale d’une lectrice fidèle…


Le tesson n’avait heureusement rien touché d’essentiel
(le docteur rassura tout de suite ma tante)
ce qui lui fit dire que ma soeur s’était vraiment bien amusée en vacances à Lubudi.
Ma mère n’apprécia pas:
Trois petits points de suture, et une tarte pour t’apprendre à jouer avec du verre, regarde ta robe maintenant!… et moi aussi, pour ne pas m’en être occupé, à tout hasard!


Découvrez Nino Rota!

Les goémons.


…magnéto Serge, on va lui laisser la parole aujourd’hui.
« Algues brunes ou rouges
Dessous la vague bougent
Les goémons
Mes amours leur ressemblent,
Il n’en reste il me semble
Que goémons
Que des fleurs arrachées
Se mourant comme les
Noirs goémons
Que l’on prend, que l’on jette
Comme la mer rejette
Les goémons

Mes blessures revivent
À la danse lascive
Des goémons
Dieu comme elle était belle,
Vous souvenez-vous d’elle
Les goémons
Elle avait la langueur
Et le goût et l’odeur
Des goémons
Je pris son innocence
À la sourde cadence
Des goémons

Algues brunes ou rouges
Dessous la vague bougent
Les goémons
Mes amours leur ressemblent
Il n’en reste il me semble
Que goémons
Que des fleurs arrachées
Se mourant comme les
Noirs goémons
Que l’on prend que l’on jette
Comme la mer rejette
Les goémons »
(S. Gainsbourg).

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