Archive for the 'collage' Category
Published by luc on septembre 23, 2012
under collage, correspondance, E'ville fragments, entre parenthèse (...etc.)., hotels, insectes, lambeaux, Lubumbashi lambeaux, moisi, sons
C’est ça
d’un seul coup
d’un seul
tout lui revient
un bouquet d’immortelles
des roses
sont sur le sol
il les range sur le guéridon
passe au salon
le grand chien
un Danois
se lève et sort
par le côté droit de la baie vitrée
pour aboyer vers un inconnu au loin
échalas dégingandé
Thierry s’avance vers lui
lui tend un livre cartonné
précieux
il vient d’éteindre l’ordinateur
plusieurs fois
dans la semi-pénombre
il feuillette l’ouvrage avec précaution
s’émerveillant des pages monochromes qui se succèdent
d’invisibles et précieuses ciselures
à l’œil nu
lorsqu’il tourne les pages
déploient des popup abstraits
sabine est là aussi
elle habite la maison désormais
elle vient vers lui pour signifier
qu’il faut faire les valises
maintenant
et changer d’île sous peu
en tout cas,
le bébé était transparent au fond du couffin
ça
il s’en souvient très clairement
l’homme en haut de forme explique à un ami que ce n’est pas grave
ils sont beaux tous les deux
à contre-jour
mangeant du céleri en branche
et se frottant le pied gauche
à présent la lame de fond les dépose sur le côté de la grande forêt
avec douceur
et tous ensemble ils rentrent dans la grande cabane du bord de rivière
c’est à ce moment qu’il entend cette voix lui dire avec insistance
Quatre-vingt-treize moins sept,
quatre-vingt-treize moins sept…
sa fille le regarde avec insistance,
tenant sa main,
pauvre main…
Papier, pantoufle, ciseaux,
ça ne voulait déjà rien dire pourtant ?
Le rêve revient avec persistance,
tous les rêves qu’il a fait,
du plus loin qu’il se souvienne
tous les rêves reviennent
il ne peut plus contenir ces flots d’images et de couleurs qui l’envahissent…
Quatre-vingt-six comme dans un songe
Bien !
Quatre-vingt-six moins sept…
Il remet ça.
Mais que lui veut cet homme en blanc ?
Si bon et à contre-jour lui aussi.
Peut-être qu’il a du céleri, lui aussi
Quatre-vingt-six moins sept…
Il insiste.
Soixante-dix-huit, mais il le garde pour lui,
il va lui dire soixante-dix-neuf…
Pour blaguer !
Bien sûr qu’il se souvient quel jour nous sommes
et où ils se trouvent.
Ils sont dans la grande maison !
La grande maison des parents.
Maman ne va pas tarder
il y aura de la tarte aux groseilles du Cap.
Papa reviendra bientôt du travail .
Après on jouera…
Oui,
on jouera.

(… A sa mémoire)
Published by luc on septembre 13, 2012
under collage, correspondance, entre parenthèse (...etc.)., New York, photos, rapport au sol
La foule des soldes s’affairait en tout sens
se pressait
pareille à une colonie d’insectes sociaux .
En un ballet étrange
sacs et paquets,
cannes et parapluies,
scandaient les pas mécaniques
de ces cigales dépensières.
Plus sûrement que le gouvernail d’un dériveur,
la main dure et sèche lui tordait le poignet
le dirigeant à travers rues,
voitures à l’arrêt,
passages cloutés et trottoirs,
godillant entre les passants.
On arriva enfin
les portes tambours les régurgitèrent dans le « Grand Magasin »
face aux escalators
troisième étage
rayon enfant 8-12 ans
elle lui lâcha enfin la main…
Tout à son bonheur de retrouver l’usage de ses os,
ses métacarpiens (mot qu’il venait d’apprendre)
il ne prit garde au vilain manteau brun-vert
(une affaire !)
qu’elle lui prit ;
était-il une patate pour un sac pareil ?
Plus tard
il lui en voudrait encore.
C’est pourquoi,
lorsqu’il fut (un temps) clodo à New York,
il opta résolument pour la C O U L E U R !


Published by luc on septembre 9, 2012
under collage, correspondance, entre parenthèse (...etc.)., fragments, moisi, photos, rapport au sol
C’est ça tu veux ?
Que je te raconte une histoire ?…
Un truc avec du vécu,
du drame, des passions et des déchirures ?
Des filles nues, aussi, tant qu’on y est ?
Très peu pour moi !…
C’est mal me connaître.
(Ce n’est pas du tout le genre de la maison).
Me drapant dans le manteau de l’indignation,
je préfère ignorer la demande, m’éloigner
et poursuivre l’aventure
au fond du jardin,
à l’abri des regards…
Là, où tu peux mettre en place un petit système secret
à la fois simple et sophistiqué
fait de trois bouts de chandelles
et de quelques ficelles,
un petit truc qui t’assurera
quelques belles fin de soirées en perspective
entre amis,
car crois-moi,
avec cette jaja,
t’auras toujours « dézamis »…
« Il n’y a pas que de la betterave ! » comme disait l’autre.
Mais d’abord…
Le seau de cerises,
amoureusement fermentées au fond du garage,
superbe moût de trois mois et demi
au goût légèrement amer.
Et nous voila partis,
mon pote et moi,
comme de vrais bouilleurs de cru
bravant l’interdit de la législation.
Rien ne manque :
la bonbonne de gaz,
le brûleur…
La flamme (l’avenir de l’homme)
sous le premier bidon de cuivre
(récupéré d’un vieux vaporisateur de vigne sur une brocante)
rien ne manque.
La vapeur s’échappe par un fin tuyau de cuivre
et passe par un alambic grossier
refroidi par le tanker de récupération d’eaux de pluie.
La magie des première gouttes d’acétone et de méthanol s’opère :
nous éliminons sans état d’âme les vingt premiers centilitres
et lorsque la température des vapeurs atteint soixante-dix-sept degrés
nous récupérons le précieux breuvage titrant à 80° d’alcool.
La suite est un jeu d’enfant,
le premier bidon refroidi et nettoyé du reste des cerises
nous repassons le liquide pur une seconde fois
pour l’affiner dans ses parfums…
Une petite mouchette téméraire a choisi de s’y suicider de la plus belle façon qui soit ;
comme nous la comprenons.
C’est alors que les flics ont débarqué !


Bien sûr nous avons passé la nuit au poste
et les pandores se sont régalés a’ec la jaja.
Quand ils ont été tous « bu »
on en a profité pour piquer les clés
et se barrer en douce.
Demain on fait de la patate !
Published by luc on août 31, 2012
under collage, correspondance, dessin, entre parenthèse (...etc.)., insectes, lambeaux, New York, photos, rapport au sol, végétaux, Wispra
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