Archive for the 'végétaux' Category

La mort en ce Chardin à vingt et un grammes près.



Je ne sais si Kathleen Ryan est animée
par les même intentions
que le casanier et monacal Jean-Siméon
qui, lui, laissait toute latitude à la pourriture
pour s’emparer
petit à petit
de ses compositions de natures mortes.
Il est évident que, vouant un culte à ce dernier (je parle de Chardin bien sûr)
le petit flou sur la pourriture noble ou pas
reste une respiration, paradoxalement.
Me reviennent en mémoire ces animations en accéléré dans « Zoo »
« Heu zète and tou nautsseu » comme nous aimions à nous moquer « façon vernissage »
de ce bon vieux Peter Greenaway qui n’a pas fini de moisir, lui, malheureusement… Pire que des matriochkas dans une partouze, ce garçon.
Me reviennent aussi les études approfondies de Sally Man sur les corps des « Body farms » lieux d’études de la médecine légale,
ou encore le lapin en train de pourrir façon accélérée dans « Répulsion » de Polanski,
les morts, très inventives, dans « Seven » où la décomposition est le fond de commerce de David Fincher… La momification de la mère d’Anthony Perkins dans psychose,
et enfin (nous n’allons pas tous les faire) Tommy Lee Jones se trimbalant avec le cadavre de son ami, tout au long de « The Three Burials of Melquiades Estrada »… Tout cela me revient en mémoire mais seul un lièvre mort suspendu à un clou chez Chardin me rappelle combien ce type était un grand peintre.
Tu pourrais donner le poids de l’animal à vingt et un grammes près.
Oui, à vingt et un grammes près.
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L’enlèvement de Chlo.

Le sx70 a parlé
avec ses contrastes doux,
son velouté cotonneux et aérien
une matière suave et gourmande
qui distribue ombre et lumière
en voiles légers…
Rien à voir avec le rendu
sans appel
du numérique
sec et âpre,
lui.
Entre l’argentique et l’autre
pour cette version remastérisée de l’enlèvement d’Europe
il n’y a pas photo
Chlo peut s’envoler tranquille
Je garde le pola.



Modèle Chloé

Vénus fatiguée joua Ophélie.

Une belle blonde, en équilibre sur une coquille Saint-Jacques, vogue sur la mer par un jour de forte chaleur : de petites têtes d’enfants, volant autour d’elle comme des oiseaux, liui souffle dessus pour la rafraîchir.
(« La naissance de vénus » par Botticelli).
Jean Tardieu.


Tim Walker « aucune limite à la fantaisie » pour Clementine Keith-Roach

Il suffisait d’y penser…

Ou,
comment nous aurions pu sauver
les habitants de Pompéi
au lieu de les laisser
se faire lyophiliser
en plein sommeil
Personne n’y avait jamais pensé auparavant
alors qu’il suffisait de mettre un élastique
(bien attaché)
autour du volcan
pour en amoindrir
tout de suite
les effets dévastateurs ;
champs
cultures
et forêts préservés
villes ou villages
itou
pensons à Naples
ou à Catane
si rudement éprouvées
par le passé.

Avouez !
Il n’en mène pas large
et ne la ramène plus trop.
Il suffisait d’y penser.


C’était vraiment très intéressant.

Avant tumblr il y avait les carnets.


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Ado,
quand tu vis en Afrique,
la Nature (sic)
les animaux,
les journaux,
les revues,
les livres de poche
c’est ton quotidien :
Karen Blixen,
tu découvres en même temps que Maupassant ou Stendhal
et puis…
Tu rencontres Peter Beard pour la première fois,
là, c’est l’engouement total.
Obsessionnel.
Une prolifération d’images à n’en plus finir,
des carnets débordants de partout
de photos,
d’écrits,
de tissus,
d’encres,
de pigments,
de collages.
Une générosité ad nauseam
(comme sur la photo ci-dessus)

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