Archive for the 'lambeaux' Category

Pour 80 francs Congolais tu te faisais Marilyn au cinoche.


Pendant qu’à la séance de 14h30, au « Palace », je découvrais « The Misfits »,
où il y avait des chevaux, une grosse camionnette et « presque » des cowboys avec une jolie Dame, toute blonde, qui s’agitait dans tous les sens.
Mes parents firent diligence auprès du père Noël
(nul doute que mon bulletin y était pour quelque chose)
au pied de l’unique sapin de mon enfance, elle trônait toute neuve; c’est mes petits soldats, en douilles de cuivre, qui allaient être jaloux que je les délaisse un temps.

Des deux je ne sais laquelle choisir…

Plus tard j’appris que ce fut le dernier film de Clark et de Monty…
Norma Jeane Mortenson ne se sentait pas bien non plus…
Restait Eli Wallach, que l’on retrouvera plus tard, debout sur une croix, la corde au cou dans un cimetière braillant « Blondyyy! »…
Le bougre devait penser à Marilyn plutôt qu’à Clint!
Quel truand!

à la manière de Bill Watterson et des autres.


Cette rigole d’eaux usées, derrière la maison, était une source d’inspiration inépuisable pour revivre l’histoire de la veille au soir.
Seul et abandonné sur mon frêle esquif je flotte,
Achab, Quequeck et les autres ont disparu,
plus de voiles sur la mature,
l’arête dorsale principale du makoki (tilapia) du dîner, parée d’un bout de plastique fait un cachalot parfait…
Combien de temps, encore, aurais-je à dériver de la sorte?
« Luc! tes devoirs… avant de jouer! »
La baleine se rapprochait…
Brousse Ouiliss devrait encore sauver l’inconnue de l’équation.

« Magics moments » sur le Teppaz.


Brownie est un pote que j’ai trouvé l’autre jour sur le marché
son flash de bakélite avec son oreille de « mi-quiet » méritait une petite danse
Leslie s’exécuta sans se faire prier, sur un air de Perry Como.
Mon objectif est de lui faire bouffer du six/six
pour en tirer le portrait de la donzelle qu’il a du connaître en son temps:
ça lui rappellera des souvenirs de « promenade des Anglais ».
En refermant cette parenthèse, comment ne pas évoquer « Grand Jacques » et sa « place » (de l’époque « mi-scout/mi-curé ») je ne peux nier qu’elle m’inspire encore, au même titre que « les passantes » de Georges,
elle reste tout de même attachante:
petite piqûre de rappel.

« Sur la place chauffée au soleil
Une fille s’est mise à danser
Elle tourne toujours pareille
Aux danseuses d’antiquités
Sur la ville il fait trop chaud
Hommes et femmes sont assoupis
Et regardent par le carreau
Cette fille qui danse à midi

Ainsi certains jours paraît
Une flamme à nos yeux
A l’église où j’allais
On l’appelait le Bon Dieu
L’amoureux l’appelle l’amour
Le mendiant la charité
Le soleil l’appelle le jour
Et le brave homme la bonté

Sur la place vibrante d’air chaud
Où pas même ne paraît un chien
Ondulante comme un roseau
La fille bondit s’en va s’en vient
Ni guitare ni tambourin
Pour accompagner sa danse
Elle frappe dans ses mains
Pour se donner la cadence

(refrain)

Sur la place où tout est tranquille
Une fille s’est mise à chanter
Et son chant plane sur la ville
Hymne d’amour et de bonté
Mais sur la ville il fait trop chaud
Et pour ne point entendre son chant
Les hommes ferment leurs carreaux
Comme une porte entre morts et vivants
Ainsi certains jours paraît
Une flamme en nos coeurs
Mais nous ne voulons jamais
Laisser luire sa lueur
Nous nous bouchons les oreilles
Et nous nous voilons les yeux
Nous n’aimons point les réveils
De notre coeur déjà vieux
Sur la place un chien hurle encore
Car la fille s’en est allée
Et comme le chien hurlant la mort
Pleurent les hommes leur destinée. »

Il y a deux jours.

Aujourd’hui tu as eu 86 ans
tu te souviens des Vandierendonck?
leur fille, Monique,
zamani (autrefois) nous jouions dans le jardin elle et moi,
pendant que les grands prenaient le goûter sous la barza;
elle m’expliquait, dans un mail qui commençait par « Yambo sana, nduku ya kala kala… » (*)qu’au Canada le printemps et l’été sont comparables au climat du Katanga,
tu te souviens?
elle venait aussi à la maison,
les cadets jouaient plus loin,
elle ne viendra plus…
il y a deux jours de cela,
à Calgary.
M’man, je me souviens pour toi,
pour deux, pour trois, je me souviens,
je ne sais plus…
Je n’ai vraiment pas aimé cette journée.

(*) Bien le bonjour, camarade de longue date, (d’il y a très longtemps).
Kwa heri Monique.

… Mais sont-ce des poupées?

Bien sûr que sa copine lui manquait,
elle qui avait insisté auprès de sa mère pour avoir une poupée noire à Noël, afin que leur dînette de l’après midi soit une réussite;
hélas les voisins durent évacuer à la hâte,
laissant quasiment tout derrière eux,
… Et après le pillage de la maison, par les rebelles (selon certains)
par l’armée (non payée depuis des mois) en réalité
un trésor,
elle avait trouvé un trésor,
ce couvercle,
que dis-je ce plateau!…
Qui serait du plus bel effet sur la table.
Peut être qu’Anne reviendrait,
de son pays,
quand les grands n’auraient plus rien à piller…
Et qu’elle pourrait l’inviter dans « sa maison de poupée » à présent.

(pointe sèche et roulette, épreuve d’artiste 1/1)

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