Archive for the 'sons' Category

Denner de rien.


Juste une petite flamme,
pétillante et bien sympathique qui,
dans sa danse, me fit songer à ses yeux.
Mais je laisse à Charles le soin, avec sa voix, d’en parler mieux que moi.
“Les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie”.

Pour 80 francs Congolais tu te faisais Marilyn au cinoche.


Pendant qu’à la séance de 14h30, au « Palace », je découvrais « The Misfits »,
où il y avait des chevaux, une grosse camionnette et « presque » des cowboys avec une jolie Dame, toute blonde, qui s’agitait dans tous les sens.
Mes parents firent diligence auprès du père Noël
(nul doute que mon bulletin y était pour quelque chose)
au pied de l’unique sapin de mon enfance, elle trônait toute neuve; c’est mes petits soldats, en douilles de cuivre, qui allaient être jaloux que je les délaisse un temps.

Des deux je ne sais laquelle choisir…

Plus tard j’appris que ce fut le dernier film de Clark et de Monty…
Norma Jeane Mortenson ne se sentait pas bien non plus…
Restait Eli Wallach, que l’on retrouvera plus tard, debout sur une croix, la corde au cou dans un cimetière braillant « Blondyyy! »…
Le bougre devait penser à Marilyn plutôt qu’à Clint!
Quel truand!

« Magics moments » sur le Teppaz.


Brownie est un pote que j’ai trouvé l’autre jour sur le marché
son flash de bakélite avec son oreille de « mi-quiet » méritait une petite danse
Leslie s’exécuta sans se faire prier, sur un air de Perry Como.
Mon objectif est de lui faire bouffer du six/six
pour en tirer le portrait de la donzelle qu’il a du connaître en son temps:
ça lui rappellera des souvenirs de « promenade des Anglais ».
En refermant cette parenthèse, comment ne pas évoquer « Grand Jacques » et sa « place » (de l’époque « mi-scout/mi-curé ») je ne peux nier qu’elle m’inspire encore, au même titre que « les passantes » de Georges,
elle reste tout de même attachante:
petite piqûre de rappel.

« Sur la place chauffée au soleil
Une fille s’est mise à danser
Elle tourne toujours pareille
Aux danseuses d’antiquités
Sur la ville il fait trop chaud
Hommes et femmes sont assoupis
Et regardent par le carreau
Cette fille qui danse à midi

Ainsi certains jours paraît
Une flamme à nos yeux
A l’église où j’allais
On l’appelait le Bon Dieu
L’amoureux l’appelle l’amour
Le mendiant la charité
Le soleil l’appelle le jour
Et le brave homme la bonté

Sur la place vibrante d’air chaud
Où pas même ne paraît un chien
Ondulante comme un roseau
La fille bondit s’en va s’en vient
Ni guitare ni tambourin
Pour accompagner sa danse
Elle frappe dans ses mains
Pour se donner la cadence

(refrain)

Sur la place où tout est tranquille
Une fille s’est mise à chanter
Et son chant plane sur la ville
Hymne d’amour et de bonté
Mais sur la ville il fait trop chaud
Et pour ne point entendre son chant
Les hommes ferment leurs carreaux
Comme une porte entre morts et vivants
Ainsi certains jours paraît
Une flamme en nos coeurs
Mais nous ne voulons jamais
Laisser luire sa lueur
Nous nous bouchons les oreilles
Et nous nous voilons les yeux
Nous n’aimons point les réveils
De notre coeur déjà vieux
Sur la place un chien hurle encore
Car la fille s’en est allée
Et comme le chien hurlant la mort
Pleurent les hommes leur destinée. »

Douilles, papillons, brindilles et feuilles mortes.


Odeurs et pulsations habitaient cet endroit au fond du jardin,
j’y retrouvais un abri précaire entre le manguier et les jacarandas,
toujours sous l’oeil inquisiteur de la mosaïque.
(pour rappel http://www.luclamy.net/blog/?p=1059)

C’est là que quelques douilles de cuivre jouaient les généraux et les soldats
(ils n’étaient pas toujours de plomb, mes guerriers)
sûrement que leurs balles s’étaient perdues au fond de chairs pas toujours rebelles,
et les papillons, en estafettes du renseignement, apportaient chaque jours des nouvelles du front.
Combien de ces petits messagers furent sacrifiés sur l’autel du frontispice de la piscine abandonnée? jeux interdits, inspirés des Incas, histoires que me lisait mon père, de retour de Katuba*.
Offrandes d’insectes bien dérisoires face aux guerres des grands, les Fougas dans le ciel, les soldats de l’ONU en ville, Gurkhas, Siks, Ecossais, quelques mercenaires à bicyclette au fond de la brousse et l’exil de Tshombé.
Alors les Incas vous savez!

*Katuba: Athénée à Elisabethville.
« the rhythm of the heat » Peter Gabriel.
ou on pourra préférer cette version (le temps n’a aucune pitié)
** Biko reste aussi un grand morceau de l’ami Peter Gabriel, très d’actualité.

La voix de son maître ou les méfaits de l’alcool sur l’ouïe.


En général la soirée se terminait (fort tard) avec la comparaison du son du 33t., du 78t. et du cd,
la chance est là lorsqu’on possède le même morceau sur les trois supports.
Remonter, religieusement, le phonographe en tournant la manivelle à chaque 78t.,
poser ce « clou » qui, à chaque écoute, creuse un peu plus le vinyl,
labourant le son, en le condamnant chaque fois un peu plus à l’inaudible.
Inexorablement, pourtant, le son du phonographe l’emporte sur le reste,
malgré la lecture de sa sentence,
chaque fois un peu plus lourde
(est-ce un des nombreux effet de l’alcool? je te pose la question à toi qui me lit)
la voix de son maître en quelque sorte…
Ce chuintement de train,
cette longue plainte du va-et-vient de fin de sillon,
jusqu’à épuisement du ressort,
conduit à une douce mélancolie…
Oban ou Lagavulin?
Whisky l’est mon verre?
. . .
« Dans le train de nuit, y a des fantômes
Qui me sourient quand nous passons sur les prairies.
Dans le train de nuit, y a des royaumes
Et puis du bruit et puis Paris au bout de la nuit »

(Charles Trenet: « En quittant la ville »)
. . .

Django Reinhardt, fin de « Studio 42 » préliminaire à « Swing 42 ».

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