Archive for février, 2010

A travers les âges ce type me dit quelque chose.


Un temps une époque où l’homme instruit pouvait embrasser
une vaste culture et la divulguer à ses petites têtes blondes.
Cette Linaigrette tombe d’entre deux pages
comme un petit message, à moi adressé,
du moleskine de ses préparations de cours…
Ce grand père instituteur
connaissait son pays,
pour l’avoir parcouru à vélo,
en long, en large et en travers.
Je l’imagine dans les champs en 1908 à la baraque Michel
sur les hauteurs, à quelque kilomètres de Seraing,
face à un parterre pareil à celui-ci…

Alimentant l’herbier pour ses élèves.

A plus d’un siècle d’écart,
je me sens en phase avec ce monsieur,
comme un air de famille,
la curiosité.
. . .
(à suivre, peut être).

Comme le temps passe.

« Avec amour le chat se lèche
Puis il s’endort dans son orgueil
Mais prenez garde il dort d’un oeil
Et pourrait bien vendre la mèche. »

(D. Lander, Alphabestiaire ).

C’est dingue! nous sommes déjà le 26.


(Dans le futur,
mes biographes se perdront sûrement
en diverses interprétations fumeuses de ce billet,
moi je dis, le chat a raison…
Il a TOUJOURS raison).

Passe-t-elle aujourd’hui ?


Mécontent j’ai rangé mes couleurs.

Le goûter est servi.


Frottements du crayon
Seul
les traits ressemblent
le papier freine légèrement
bruit sec et mat du Caran d’Ache
touchant le plancher
(comme voulant revenir aux origines )
cassée la mine
… Or les Oncles parlaient bas à ma mère. Ils avaient attaché leur cheval à la porte. Et la Maison durait, sous les arbres à plumes.

l’oncle Edgar avec son Parkinson
vieil homme tremblotant
hagard comme un pouding,
perd pas une miette de la conversation
de la tarte au sucre non plus
assis par terre il fait une maison,
sa maison, là bas

Et les hommes remuaient plus d’ombre avec une bouche plus grave, les femmes plus de songe avec des bras plus lents.
tournant le dos au monde des grands
avec cette odeur
… Odeur de vieux,
lait caillé frais à l’identique du cou des bébés
il sucre les fraises depuis longtemps le tonton
racrapoté dans « son » fauteuil
le papa à côté de la maison
… Et je n’ai pas connu toutes Leurs voix, et je n’ai pas connu toutes les femmes, tous les hommes qui servaient dans la haute demeure
de bois ; mais pour longtemps encore j’ai mémoire
des faces insonores, couleur de papaye et d’ennui, qui s’arrêtaient derrière nos chaises comme des astres morts.

la maman dans le jardin aussi
… Ou de propre vieux ?
dans sa bulle
bribes éparses
bruit du papier qui se froisse sous la gomme
les grands mangent
du bleu se dit-il
et boivent le café dont l’odeur…
On a sorti la porcelaine
… Héritage
Pense aux cowboys
endimanchés
et puis l’arbre,
« mon arbre ! » dira-t-il péremptoire, plus tard
bien plus tard
… Long après-midi de goûter
au pays
– Regardez comme il est calme
il est toujours comme ça.
Le retour est pour bientôt
Enfanter la soeur là bas
la seconde
dans l’autre pays
Et une très petite sœur était morte : j’avais eu, qui sent bon, son cercueil d’acajou entre les glaces de trois chambres. Et il ne fallait pas tuer l’oiseau-mouche d’un caillou…
la première il ne le sut que plus tard
bien plus tard aussi
qu’elle ne vécu pas.

Les extraits en gras sont dans « Pour Fêter Une Enfance » de Saint-John-Perse :
si vous voulez déguster le texte cliquez
ici

Petite pensée pour Olivier S. qui m’avait envoyé,
à la suite d’une conversation,
il y a quelques mois,
« Palmes »…
Qui devrait aboutir à…
Mais plus tard…
Vous connaissez mon art du teasing.

Petite mémoire.


… Mais où avais-je la tête ?
faites moi penser à vous parler d’un truc demain…
. . .
(… Le visage à la fin est de F. par Thomas).

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