Archive for the 'mouvement' Category

La voix de son maître ou les méfaits de l’alcool sur l’ouïe.


En général la soirée se terminait (fort tard) avec la comparaison du son du 33t., du 78t. et du cd,
la chance est là lorsqu’on possède le même morceau sur les trois supports.
Remonter, religieusement, le phonographe en tournant la manivelle à chaque 78t.,
poser ce « clou » qui, à chaque écoute, creuse un peu plus le vinyl,
labourant le son, en le condamnant chaque fois un peu plus à l’inaudible.
Inexorablement, pourtant, le son du phonographe l’emporte sur le reste,
malgré la lecture de sa sentence,
chaque fois un peu plus lourde
(est-ce un des nombreux effet de l’alcool? je te pose la question à toi qui me lit)
la voix de son maître en quelque sorte…
Ce chuintement de train,
cette longue plainte du va-et-vient de fin de sillon,
jusqu’à épuisement du ressort,
conduit à une douce mélancolie…
Oban ou Lagavulin?
Whisky l’est mon verre?
. . .
« Dans le train de nuit, y a des fantômes
Qui me sourient quand nous passons sur les prairies.
Dans le train de nuit, y a des royaumes
Et puis du bruit et puis Paris au bout de la nuit »

(Charles Trenet: « En quittant la ville »)
. . .

Django Reinhardt, fin de « Studio 42 » préliminaire à « Swing 42 ».

Voir grenade et mourir.

Au bout du jardin il y avait cette curieuse mosaïque en frontispice de la piscine vide
ce visage inquisiteur et doux à la fois me fichait la frousse
de ces peurs d’enfant irrépressibles qui passé une certaine luminosité de l’air vous font détaler avec le frisson
Lui, le Visage, contemplait, serein, lézards et scolopendres
ceux-ci se donnaient rendez-vous là aux heures chaudes,
les uns, comme des métronomes, scandaient leur inquiétude,
les autres, lovés sur eux même, à défaut de moutons, comptaient leurs anneaux
(deux je retiens six…)
air chaud immobile
Le ballon avait roulé jusque là
au moment où j’allais le rechercher, prudent,
une grosse voix, venue de nulle part, tonna:
« éla BA-Késs-kE-vOu-Fête-Là? »
… La joie de mon père fut indicible!
Ah! le c..! la trouille que je m’étais tapée!
* * *
épilogue qui emmènera à trois questions.

Plus tard, au même endroit, j’ai trouvé une grenade, abandonnée probablement par un soldat courageux et en déroute.
Planqué là, sûr qu’on était pas allé l’y chercher… le visage je vous dis! son sourire… les scolopendres
au vu du petit ananas de métal, je vis à la tête de mon père, que sa peur n’avait d’égale que la mienne, quelques mois auparavant…
Il s’empara du (drôle de) broméliacé nain et alla le jeter le plus loin possible dans la « brousse »,
la chose fit un « poc » stupide sur un caillou et rien d’autre…
Je fus un peu déçu, je dois dire…
Alors, je vous le demande:
A-t-on le droit de faire peur aux enfants comme ça?
A-t-on le droit de déverser ses ordures n’importe où, et ce, sans soucis des implications sur l’environnement et son prochain?
Et enfin a-t-on le droit de…
Quoi?
on me dit dans l’oreillette qu’il n’y a pas de troisième question.
Un autre jour rappelez-moi de vous raconter comment des tortues m’ont sauvé…
Mais comme disait Rudyard…
* * *
« Intranquillement vôtre ».

« stardust memories »

Le petit bateau de pêche.


« C’était un petit tout petit voilier
Un petit bateau de pêche
On l’avait bâti d’un bout de papier
Et d’un vieux noyau de pêche
Dans un petit port entre deux roseaux
On l’avait mis à l’amarre
Il appareillait dès qu’il faisait beau
Pour naviguer sur la mare

Mais un jour le petit bateau fit un rêve
A son tour il voulut entreprendre un voyage au long cours
Alors il s’en fut magnifiquement
Tout là bas vers les tropiques
La vie qu’il menait lui donnait vraiment
Des idées misanthropiques

En l’apercevant chaque nénuphar
Craignait qu’un malheur n’arrive
Et le ver luisant qui servait de phare
Lui criait rejoins la rive
Mais il répondit d’un air malséant
Je ne crains pas les déboires
Aussi bien le fleuve et les océans
Ce n’est pas la mer à boire

Quel plaisir de voguer ainsi sur les ondes
Quel plaisir de pouvoir naviguer au gré de son désir
Le ciel est tout bleu et le vent léger
Tous ces braves gens divaguent
Je me moque bien d’ailleurs du danger
Car je n’ai pas peur des vagues

Il ne savait pas qu’à côté de lui
Un canard faisait trempette
Pour notre bateau qui était si petit
Cela fit une tempête
Et rapidement je vous en réponds
Les événements se gâtent
L’eau s’est engouffrée dans les entreponts
Adieu la jolie frégate

Sauve qui peut criait le navire en détresse
Sauve qui peut je ne vais plus jamais revoir le beau ciel bleu
Et tout en pleurant sa vie d’autrefois
Le petit bateau chavire
Ça prouve qu’il faut demeurer chez soi
Quand on n’est qu’un petit navire »

Musique & paroles Jean Lumière,
chanté par Georges Brassens dans l’album « chansons de sa jeunesse ».

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Ilunga, les poissons, il s’en fish(ait).


Depuis que bwana S. lui avait dit que les perles naissaient au fond des huîtres,
il imaginait en pêcher une dont l’orient ferait se pâmer cette fille rencontrée à la cueillette du miel.
Il espérait la nacre et ne voyait pas les paillettes.
Pauvre Ilunga c’était sur de l’or qu’il était assis.

La pêche.


Mon grand père adorait pêcher
Les indigènes disaient que bwana S. avait le lawa (laoua) c’est à dire qu’il se levait tôt pour trouver le poisson dans la rivière (le tilapia makoki en général) et qu’il avait le jaliwa (un talent un don naturel, presqu’une grâce divine) pour les surprendre.
Surveillant sa ligne je crois savoir qu’aux reflets se mêlait Ondine,
du moins c’est ce que mon cousin me raconta, a demi-mots et en cachette de mes parents.
« … tes cheveux dégoulinant de perles d’eau salée, perles que sur ta peau, d’un baiser je volais, malicieux », c’est Bobby qui l’a dit.

http://polluxlecastor.free.fr/paroles_boby/lafilledupecheur.html
« La fille du pêcheur »

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