Archive for the 'végétaux' Category
Datura; demain je me lance dans la couture.
Prenant cette fleur vénéneuse de Datura, robe de soirée à l’envers, je décidai de la prendre comme modèle pour la prochaine collection automne hiver…
Séchée elle manquait cruellement d’eau, le brou de noix, la plume et l’eau eurent tôt fait d’étancher sa soif…
Ignorant les effets hallucinatoires de la plante (que j’avais fumé malgré les conseils de mes amis) je m’empressai de tailler, découper, mesurer à même Sa peau cet écrin à ma Muse;
Mannequin-modèle le jeu lui plut… Elle m’inspira le tissu, les minuscules perles sur le côté et d’autres choses encore que je ne peux dire ici:
à présent la robe pourrait sortir des ateliers de couture, et, sous les spotlights froufrouter le long des podiums du monde entier.
J’avais déjà un autre modèle de robe en tête pour des réceptions plus sobres où la maîtresse de maison, dans des atours années ’30, recevrait en reine, ses invités.
Bien sûr Karl et Jean Paul, englués dans un train-train quotidien, me jalousèrent instantanément cette saison là!
« Amours en cage » ou quand les groseilles du Cap se mettent à la lanterne…
L’acidité naturelle de la physalis ou « amours en cage » se rapprochait de loin des groseilles d’Europe.
La texture de sa chair contrastait avec cette enveloppe lisse et jaune-orangé enfouie au fond de son calice végétal…
Mais je n’avais pas le temps de rêver aux possibilités infiniment autres que ce fruit distillait en moi,
le cocon ouvert faisant découvrir cette curieuse perle.
Il fallait faire vite,
débarrasser les fruits de leurs gangues et terminer la barquette achetée tôt sur le marché.
Ma mère concoctait un pâte à biscuit croquante et exquise qu’elle pré-cuisait au four puis sur une crème pâtissière, laquelle était entièrement recouverte de « groseilles du Cap », elle passait la tarte au four, quelques minutes encore, un léger glacis de citron achevant ce quatre heure impérial.
Je ne sais de la perspective des guirlandes avec les cocons vides ou de la tarte dont on se régalait ce que je préférais, déçu déjà que Gains bourg ait raté le coche sur ce coup là!
Plus haut!
Le tic-tac de la pendule était remplacé par le plic-ploc de Blondinette et Ciragette s’amusant sur les échasses pareilles à l’histoire des « bottes de sept lieues » entendue la veille au soir par leur père.
« Allez Blondinette, c’est à moi maintenant! »
plic-ploc faisait l’autre faisant semblant de ne pas avoir entendu.