Archive for the 'hotels' Category

Ce qu’il y avait au dessus… (suite d’hier)


Fond.
Voix au loin.
Roulement de tambour.
Fouga magister ou mopette étranglée?
déflagration.
Calme.
Fond.
Je réécoute le son,
mais non,
suis-je bête,
je suis à Porto!
ça ne tient qu’à un fil, parfois.

Linge


Toute affaire cessante rentrer pendant l’alerte,
ne plus bouger dessous la table
drapeaux, banières,
les trois croix katangaises,
linges au soleil,
les âmes posaient leurs ombres sur ce sol de latérite,
tout se confondait.
Ne pas moufter,
le fouga magister s’en tapait qu’on ne bouge pas.

Miroir, ô mon beau miroir…


à une faïence pareille, niveau réflection, Nadia aurait fait passer une psyché, des années ’30, pour une aimable plaisanterie.
N’ayant pas un physique avantageux, lucide, elle se demandait si son amant lui était plus attaché pour l’image qu’elle lui donnait, au travers de cet épiderme unique, plutôt que pour cet héritage de vieille souche Austro-Hongroise…
Pendant qu’il s’y mirait, Nadia réfléchissait.

Clic-clac-kodak-capitaine-kapok.


Il faudrait attendre trois à quatre semaines pour voir ce film surexposé par endroits et un peu hésitant à l’image des premiers pas de ce bambin.
Au bout de trois semaines, la clé mêlée à celles de la Dauphine et de la maison, unique trousseau de la famillle, sésame de l’image, l’attente à son comble, ouverture de la boîte 262 à la poste…
Attendre ce soir, qu’il fasse noir pour projeter ces trois minutes d’éternité, images saccadées aux couleurs par moment passées, magnifiées par le miracle des bains de couleur, des verts saturés de la canopée aux rouges soutenus de la latérite, ces personnages étêtés et Pompon courant partout, cherchant son os…
Poum! tombé! renversé par le chien passé en trombe, l’os dans le colimateur…
Crise de larmes bien sûr!…
Trempe à Pompon.
Peut être se faire des dias dans la foulée, qui seraient arrivées en même temps…
Tant que l’écran était monté
Ou se refaire un autre film?…
Se refaire un autre film.

Jeanne?


Fort en gueule, on ne l’avait jamais vu sur une barricade,
car en bon mercenaire des sentiments il évitait soigneusement tout conflit armé,
mais à l’entendre ils les avait tous fait,
l’Indo, l’Algérie, le Katanga,
il en avait cassé du niakoué, du macaque et d’autres que je ne dirai pas…
Oh! oui! tonton Georges adorait en fiche plein la vue aux filles…
« Oh, les jolies vacances
quand une tante Jeanne venait.
Oui, les jolies vacances
que notre tonton se payait
. »
Quand le caporal le trouva sous le lit, mort de trouille après une alerte, la chose fit le tour du bled… Il ne se laissa pas démonter et changea de caserne…
ça tomba bien, la femme du lieutenant était pas mal!
« ad’jupette de carrière » dit ma mère!

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