Archive for the 'moisi' Category

Fin de journée…


(Orchid.)

Le soleil fit un contre-jour à l’orchidée ;
au « Morning has broken » de Cat
je préférais penser à « sad Lisa » par Marianne

Sont-ils inventifs, tout de même, dans le futur !

Il n’y a pas à dire,
en 3.150
la vie est bien plus facile.
Tenez ! Rien que l’autre jour
j’offre une boîte au petit garçon
de la famille qui m’héberge,
(on fête encore les anniversaires,
dieu merci !)
Et voila que pour me remercier…
.


Il concocte un tout nouveau moteur atomique
pour la soucoupe de ses parents
et ma propre machine à voyager dans le temps!


.
Quand on voit la gentillesse de ce gosse…
Nous pouvons dire que les vraies valeurs,
celles de « la famille »,
sont préservées
(à moins qu’il ne voit d’un très mauvais oeil,
que j’appelle sa mère « Rididine »,
de plus en plus et par distraction…
Il faut me croire.
Je reviendrai donc, bientôt.
A moins que je ne lui offre
le nécessaire à soldats de plomb…
.

Et sa gazinière ?

El-o-vi-i… étch-a-ti-i ou au fond de l’eau elle était si belle dans ce calme éternel.


Je pensais instantanément à cette noyée,
prisonnière à jamais de la voiture au fond du lac,
les cheveux au gré du courant…
La poursuite des deux gamins,
abandonnés des adultes,
la maison au bord de la rivière
qui les voit
s’enfuir sur la barque
glisser au gré du courant
échapper au révérend…
Presqu’une légende biblique.

Limbe II (suite).

Les anglais avaient importé toute l’Inde,
dans ce petit coin perdu
entre Douala et Victoria.
Les senteur âcres et nauséabondes
de cette gigantesque plantation d’hévéas
prenaient aux narines ad nauseam
pendant quelques kilomètres
avant d’arriver dans ce havre de paix
du « club de la locomotive »,
appelé comme ça à cause de la vieille loco
rouge et rutilante de tous ses chromes
trônant fièrement sur deux rails
au milieu du parc entourant la piscine.

(Ici, image d’une loco rouge…
Mais comme c’est un dénommé Pluplu
qui ne me l’a pas rendue,
on s’en passera)
fin de la parenthèse.

L’après-midi,guiness
dans l’atmosphère confinée
de la pièce jouxtant l’auvant en béton,
où ces ripailles avaient eu lieu,
l’odeur lourde, grise et froide des cigares
mélangée à celle de la Guinness tiède
nimbait les hommes.
Ceux-ci,
séparés des femmes,
jouaient au snooker.
La première leçon de ce jeu
(qui ne doit rien à l’Asie)
c’est de se faire battre à plate couture,
sans broncher,
par l’autre,
et de tapoter doucement le bord de la table,
du plat de la main,
lorsque le coup est magistral.
Si et seulement si le coup est magistral…
(Faut pas pousser quand même !)
Le salon ne recelait pour tout meuble
que cette table au tapis vert et magique
où, la bille blanche, après une longue course lente
venait s’entrechoquer douce et calme à d’autres billes
dans ce bruit si particulier à l’ivoire,
empochant tantôt une rouge
tantôt une couleur, noire ou rose de préférence.
Le bruit sec, métallique et mat du marquoir,
comme pour répondre à l’infinie douceur des propos du tapis,
affichait les points.
Les autres joueurs observant,
flegmatiques,
le break de l’adversaire
frottaient calmement,
à la craie bleue,
le procédé de leur canne.
Au fond de la salle, un autre groupe de quatre,
lui,
jouait aux « darts »…
Roulant la fléchette longuement entre les doigts et
fichant dans le liège de la cible,
à coups sûrs.
Là aussi, la Guinness servait de carburant.



Au milieu du Sud-Ouest Cameroun les dimanches après-midi étaient longs.

Laisse-moi te conter…

De son corps
en balafrait la chair
de son sein
en barrait la beauté
de son visage
en vérolait les traits

.

(Orchid).
.

Le miroir
en avait vu d’autres
et n’en avait cure.
Jaloux, de tant de beauté,
il ne voulait le lui faire savoir.
En flaque putride
il redessinait la chevelure léonine
répandant ses humeurs d’argent
en flaques immobiles.

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