Archive for the 'lambeaux' Category

Au bord du Wouri (suite de « On venait pour la clim’.  » )


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En saison sèche
comme en saison des pluies où,
des jours durant,
l’expression « vache qui pisse »
était un doux euphémisme prêtant à sourire,
ce lieu était la quintessence du mouillé.
Une lumière gris de plomb,
des gouttes grain à grain,
« flac! » sonore des premières,
puis flaques en nymphéas liquides des suivantes
des soucoupes immenses s’étalaient alors :
il était déjà trop tard pour se mettre à l’abri…
Crachin, cordes, saucée, hallebardes, déluge, drache…
(On avait appris ce mot de Belges qui résidaient à côté )
Tout était décliné pour montrer ce qu’il y avait en magasin…
Afin de créer de nouvelles voies d’eau dans la ville et ce pendant six mois…
Parfois le ciel délavé et lassé de ce rinçage donnait un répit de courte durée…
Une semaine, peut être deux…
Puis recommençait à déverser ses seaux torrentiels et furieux sur la boue, à peine séchée, de la ville.
Concurrence déloyale au delta du Gange, on était dans un triste record de dix à douze mètre cubes par an dont on se serait bien passé grâce aux alizés facétieux.
Que de pastis tu pouvait rallonger en regardant ce rideau de flotte !
Avec ça tu changeais de chemise deux à trois fois par jour…
Après la douche d’usage (sic),
dont tu ne séchais jamais,
(la serviette était déjà trempée avant de commencer )
l’impression de fraîcheur durait un trop court instant.
Les murs suintaient, les gens aussi…
L’odeur de moisissure persistante donnait le même goût à la nourriture…
Au milieu de cela une marmite de saloperies, en tout genre, où tout n’était que spore désirant éclore.
Un bouillon de culture à faire pâlir d’envie un jeune laborantin en recherche de sensations…
La pourriture s’emparait de tout… Bourbouilles, furonculoses , dysenteries, vertiaux…
Cinquante-deux, on en a compté, dans la famille !
« hyménolépis nana » monsieur !…
Ascaris ? faut bien cuire la viande , bouillir l’eau…
Longtemps !… Tout ça.
Impétigo ? eau d’Alibour!
Chiques, moustiques, cafards, araignées et autres insectes
s’en donnaient à coeur joie, à l’abri, dans les maisons…
En un mot comme en cent, Douala était insupportable.
Mon père demanda sa mutation.
Nous avions tout de suite treize ans en pente douce avec vent arrière !
Je fis mes adieux à Rididine…
Ah ! Rididine ! rappelez-moi de vous en parler.

Drive in.

Hier soir avec ma copine on est allé au nouveau drive-in du coin
voir un documentaire sur Ténériffe…
Ensuite le programme passait une rétrospective
de différents films d’art et d’essai
d’un jeune cinéaste talentueux dont j’oublie le nom.
C’est là qu’elle m’avoua qu’il était son amant depuis six mois déjà.
. . .
« Dard et décès », me dis-je, en l’étranglant.
(Encore un petit conte cruel, court il est vrai ).

(On voit bien la mer d’ici ).


D’un vieux carnet.
Billet doux d’algue de Félix l’instit’.

En feuilletant Tarkovski…


ça s’appelle « Lumière instantanée »
… Petit livre de polaroïds de Tarkovski durant son exil à Paris,
avec quelques maigres images de son fils resté là bas (en Russie ).

Il agrémente ses images de quelques pensées ou textes
qui le guident dans sa recherche cinématographique.
Le rapport avec l’Afrique ?
aucun, sinon certaines lumières
et l’exil.

As times goes by…


Ou d’autres aventures d’Ilunga que je cultive.
Visiblement certains d’entre vous ont une sympathie marquée pour Ilunga,
je me suis mis à la recherche de quelques billets anciens du début du blog…
Son nom est un prétexte évidemment
Donc voici un peu plus au sujet d’Ilunga :
Son vélo, son ardoise et même à la pêche en immobile ou en animé (au début de ma « folie » des gif’s ).
Sans oublier, bien sûr , sa carrière par la suite
Dans le fond, je l’aime bien,
il ne m’est pas arrivé la même aventure qu’à Chaussois…
Quoique !avec moi, allez savoir…
Ce qui est sûr, c’est qu’ils s’appellent tous « Ilunga« ,
à l’instar de Fassbinder qui les appelait tous Ali…
Il me permet de sonder différentes profondeurs de sentiments…
Putrides ou non.

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