Archive for the 'E’ville fragments' Category

Comme une petite déchirure de papier qui brûlerait.

Hier, je la postais déjà,
mais je reviens à vous avec son travail…
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Que ce soit sur tumblr, flickr ou facebook…
( Anna Malina
ou анна малина
ou ⁂ anna malina ⁂…)
Elle est là.
Je parle d’Anna Malina.
Des liens vers un travail de photos,
collages,
films,
bidouillages sur et autour de l’image ;
dans l’analogique
le numérique,
faisant ses essais aussi bien sur papier,
que sur polaroids ou négatifs,
utilisant l’ordinateur pour la diffusion
et/ou la correction,
le repentir,
la confection de gifs animés
(qui vont au delà de la « bête animation »)
La (jeune) personne est douée.
C’est clair.
Utilisant comme médium aussi bien
du crayon
du fil de couture,
ou la déchirure,
pour (re)dessiner l’image,
ou procéder à l’auto-combustion de la photo
par le papier lui-même ;
dans une certaine mesure
elle fait penser à F. Woodman
par certains côtés
moins tourmentée toutefois
(mais je n’en sais rien)
ou à S. Calle
moins bavarde
il est vrai.
Comme elles,
on est souvent dans l’autoportrait,
entre psyché et vanité
se terminant en pirouette… Cacahuètes ?

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Anna Malina
ou анна малина
ou ⁂ anna malina ⁂… Elle est là.

Des fois…

Des fois
c’est comme ça…
Lorsqu’au réveil,
les songes se dissipent.

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Anna Malina©

Dans l’atelier de Mathieu W.

Puisqu’on est en novembre,
et qu’il fait triste et sombre dehors,
je te mets de la couleur.
Du talc,
du kaolin ou de la craie,
des pigments…
Un peu de gomme arabique,
de l’huile d’œillet,
ou de la gomme d’adragante…
Tu touilles un peu avec de l’eau et
la magie s’installe.
L’autre jour chez Mathieu,
je filmais et prenais des images cependant qu’il expliquait,
ô combien simplement,
la confection de ces bâtons magiques que sont les pastels.
Les poudres mélangées à sec,
d’abord,
puis travaillées à l’eau et ensuite formatées en longs rubans sur le marbre ou le miroir pour ensuite sécher pendant trois ou quatre jours avant le premier emploi.
Forcément,
lorsque tu connais ton outil et sa composition colorée,
l’accord vient naturellement…
Et les mots pour le dire…
Mais je m’égare.

Pastels secs… Atelier de Mathieu Weemaels. from luc lamy on Vimeo.

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Elle venait de la repasser, sa petite robe à carreaux…

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Envie de savoir
ce qu’elle tapait à la machine
ce jour là.
Rien d’important peut-être…
Quelques lignes à une amie,
peut-être un ami…
Ou un article,
oui un article.
Ça me va.

C’est une image gigogne
qui se donne à lire
qui donne envie d’écrire ;
le toaster donnant à voir
en perspective curviligne exagérée
(tel un van Eyck, dirait l’autre)
le micro hors-champ derrière la machine à écrire
la housse de l’appareil photo devant,
un Zeiss Ikon peut-être…
Le miroir lui-même,
plus grand,
donnant à voir une troisième personne dans la pièce
hors-champ elle aussi.
On l’a déjà vue dans le reflet du toaster, du reste.
Jouant comme des fenêtres virtuelles
deux petites reproductions
pareilles à des Gauguin
achèvent la perspective de l’image
par delà le reflet.
Les persiennes derrière,
probablement une porte,
séparent la cuisine du séjour,
ou de la chambre avec le bureau.
Nous sommes dans un petit appartement
ou une guest-house.
Le sucrier, et peut-être un beurrier à droite de Wispra…
Oui, elle s’appelle Wispra, ça me revient maintenant;
son sac sur la table attestent de l’exiguïté de l’espace.

Gary se dit qu’il y avait, là, de quoi immortaliser
avant d’aller pique-niquer au lac de l’Étoile.
Au moment de déclencher,
il vit, trop tard, la housse de l’appareil et se maudit intérieurement.
Il passeraient chez les Servais voir si son collègue avait un 6 x 6 à lui vendre…
Il avait envie de faire quelques images avec le Rolleiflex
Finalement ils restèrent,
là,
l’après-midi,
à baffrer de la tarte aux groseilles du Cap
que madame servais faisait si bien.

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Un certain Malick.

Ce couple qui danse reste un monument de simplicité et de fraîcheur…
Un soixantième de bonheur.

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Je garde une profonde tendresse pour Malick Sidibe tant il me rappelle ces années adolescentes,
perdu au fin fond du Cameroun,
à Foumban…
J’allais porter mes films noir et blanc à développer dans un magasin pareil au sien à Bamako… C’est à dire une petite officine où le bonhomme faisait tout lui-même au milieu d’un fatras d’appareils démontés, de revues, de chiffons sales.
Oh ! Ne me demandes pas le nom, je ne m’en rappelle plus…
C’était juste à côté de la quincaillerie de Pauleau… Raphaël, pas Auguste… Auguste tenait la librairie, plus loin.
Mais je m’égare.
Le film était développé « dans la semaine sans faute » et revenait toujours « un peu voilé », un peu « pâlichon  » mais bon !
Les tirages gris, plutôt que noir et blanc restaient magiques.
Si tu es en Afrique pour avoir la perfection, t’es mal barré !
Tu fais avecque,
et c’est bien comme ça…
Tu sais, c’est comme pour la viande :
au marché, les mouches ;
on passait sous le robinet avant et on « la cuisait bien ».
tu avais des vers ou pas.
Mais revenons à nos photos.
Malick a eu la mauvaise idée de nous quitter hier,
il laisse une œuvre considérable,
sans autre ambition que de capturer la vie,
le moment ,
mais tellement bien,
tellement simplement…
Tellement simplement.
Je ne vais pas faire dans l’hommage appuyé ou la nécro,
je préfère garder cette petite parcelle d’adolescence,
fugitivement entr’aperçue sur ses clichés au bonhomme.

Benoit Facchi a rencontré le bonhomme et en parle très bien sur son blog et André Magnin lui rend un bel hommage aussi.
Par contre si on veut approfondir à la photographie en Afrique on lira « Préserver les archives photographiques africaines : pour une cartographie des acteurs et des initiatives » qui est un assez beau tour d’horizon du sujet.

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malick sidibePortfolio

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