Archive for the 'Polaroid' Category

Gerhard aime ça.

J’ai revu Nath. récemment
le « béïbéï » va bien
pendant que nous prenions un café
je préparais l’appareil
le sx70
oui
ce merveilleux engin qui crache ses polas
dédaigneusement
à la façon d’un chat feulant.
nous allions faire de l’argentique dans le jardin
C’est alors que j’aperçois la pose.
Je demande à Nath de se figer
J’enclenche la mise au point
Dziiiiizzz !
Instantanément je perçois les enjeux de l’image
ce flou que j’espère
il n’y a pas de lumière directe à cet endroit
ces regards détournés
cette pose
ce mouvement arrêté
La compo s’impose d’elle-même
profil découpé dans le clair à gauche
chignon col et chemise dans le centre
le noir par dessus le blanc du bambin
J’ai un Gerhard en main
Comme un Richter dans le salon.


.
ps : la suite dans le jardin plus tard.

Les pivoines au sx70.

.

Comme des cumulus colorés dans le ciel,
si le bleu avait de l’imagination.
Oui, de l’imagination.
Orage polychrome comme en préparation.
Encore une autre vision.



Gama comme au studio Harcourt.

La légende pourrait être celle-ci
(n’y voyez pas malice) :
« Faisant du cat-sitting chez une amie,
elle me lança
– Si ça te dit, tu pourras faire des photos de ma chatte à poil sur le canapé
Puis elle partit en me laissant ses clés »
En tapant ces mots
j’ai une pensée émue
pour Boby
qui savait si bien
en vers et en rimes
dire ces choses.
Mais revenons à notre sujet, voulez-vous ?
La phrase de mon amie me laissait un tantinet rêveur
mais
toujours prompt à appuyer sur le bouton
(vous me connaissez désormais)
je m’exécutai sur le champ et fis des polas dudit félidé.
Évidemment ce serait bien mal connaître ces animaux que de croire que la tâche fut aisée.
Dès que ce genre de fauve perçoit le soupçon d’un borborygme de « dziii »
caractéristique à l’autofocus du sx-70
il devient suspicieux et craintif…
Ses oreilles se dressent,
ses yeux s’agrandissent,
il cherche d’où provient ce son insupportable,
une attaque nucléaire ?
Chimique ?
Bactériologique ?
Nonobstant, s’il est resté stoïque pendant ce réglage
il panique complètement à la régurgitation de la photo après le clic de l’appareil…
Il faut alors reprendre la séance une demi heure plus tard
quand tout s’est apaisé
et revenir avec la ruse du puma mon totem
comme aurait dit Oumpah-Pah
(seuls les initiés voient ce dont je veux parler )
.
Au final, Gama a adoré poser pour moi, elle ne s’attendait pas à ce résultat.
(Clic sur le pola pour agrandir).
.
Dans ce premier pola j’ai tout de suite pensé à Klimt dans un de ses dessins où la modèle se trouve tendue de part en part d’une page à l’horizontale, comme sur une corde à linge.

La seconde, par contre, j’ai revu dans la pose cette image et ce lâcher prise de Francesca Woodman lorsqu’elle se libère du cadre.

Celle-ci quand Olympia et l’odalisque sont parties, laissant Manet à ses élucubrations moderniste, la chatte prend ses aises, enfin !

Quant à la dernière,
à l’envers pour le coup,
Gama me fit penser à un clair obscur entr’aperçu chez Degas dans ses clichés-verres de la fin de vie… Une danseuse fuyant du regard l’objectif.

Polaroid B&W SX-70 Film, octobre 2020.

Palingénésie co(s)mique ou si on le lui avait raconté, jamais il ne l’aurait cru.

Au départ,
rien ne le prédestinait à une telle carrière
même un acteur d’ Hollywood n’aurait pu
avec suffisamment de talent
rendre la complexité de son personnage…
Harvey Keitel éventuellement
Marlon Brando peut-être
et encore.
C’est vous dire.
Ses parents l’avaient toujours poussé vers le meilleur.
Son bac scientifique en poche
il avait entamé des études de médecine
où il aidait du mieux qu’il pouvait les autres carabins
Faut dire qu’il était intelligent e bougre
et beau jeune homme
avec un certain succès auprès des femmes
(phrase cent fois répétée
me dira-t-on
mais qu’importe ?)
Toujours est-il que lorsque cette dame succomba à ses charmes
il fit de même
grâce au mari trompé :
fort heureusement ce jaloux (*)
en le noyant
préserva fort heureusement son intégrité physique.
Pour lui commença une nouvelle vie.
Il se tourna alors
vers les médecines douces
tout naturellement
se remettre de ses émotions
puis ce fut l’acupuncture
et enfin il y eut une spécialisation au très réputé
« Institute of Tropical Medicine » à Anvers.
De son vivant il avait longtemps hésité
entre la médecine et l’Art…
A présent qu’il avait fait le tour de la première discipline
il se consacrait enfin aux Arts Plastiques
et posait dans des académies réputées
où il n’escomptait pas faire de vieux os :
il avait adopté un alias passe-partout ;
Oscar.
Il avait encore mille autres projets en tête.
Dieu soit en location(**), il ne s’ennuyait jamais.
.
sic transit gloria mundi
.
(*) « jamou » dirait une mienne amie que je salue au passage.
(**) expression que je tiens d’une autre connaissance ma dictatateuse préférée
.


Polaroid B&W SX-70 Film

L’enlèvement de Chlo.

Le sx70 a parlé
avec ses contrastes doux,
son velouté cotonneux et aérien
une matière suave et gourmande
qui distribue ombre et lumière
en voiles légers…
Rien à voir avec le rendu
sans appel
du numérique
sec et âpre,
lui.
Entre l’argentique et l’autre
pour cette version remastérisée de l’enlèvement d’Europe
il n’y a pas photo
Chlo peut s’envoler tranquille
Je garde le pola.



Modèle Chloé

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