Archive for the 'rapport au sol' Category

Gama comme au studio Harcourt.

La légende pourrait être celle-ci
(n’y voyez pas malice) :
« Faisant du cat-sitting chez une amie,
elle me lança
– Si ça te dit, tu pourras faire des photos de ma chatte à poil sur le canapé
Puis elle partit en me laissant ses clés »
En tapant ces mots
j’ai une pensée émue
pour Boby
qui savait si bien
en vers et en rimes
dire ces choses.
Mais revenons à notre sujet, voulez-vous ?
La phrase de mon amie me laissait un tantinet rêveur
mais
toujours prompt à appuyer sur le bouton
(vous me connaissez désormais)
je m’exécutai sur le champ et fis des polas dudit félidé.
Évidemment ce serait bien mal connaître ces animaux que de croire que la tâche fut aisée.
Dès que ce genre de fauve perçoit le soupçon d’un borborygme de « dziii »
caractéristique à l’autofocus du sx-70
il devient suspicieux et craintif…
Ses oreilles se dressent,
ses yeux s’agrandissent,
il cherche d’où provient ce son insupportable,
une attaque nucléaire ?
Chimique ?
Bactériologique ?
Nonobstant, s’il est resté stoïque pendant ce réglage
il panique complètement à la régurgitation de la photo après le clic de l’appareil…
Il faut alors reprendre la séance une demi heure plus tard
quand tout s’est apaisé
et revenir avec la ruse du puma mon totem
comme aurait dit Oumpah-Pah
(seuls les initiés voient ce dont je veux parler )
.
Au final, Gama a adoré poser pour moi, elle ne s’attendait pas à ce résultat.
(Clic sur le pola pour agrandir).
.
Dans ce premier pola j’ai tout de suite pensé à Klimt dans un de ses dessins où la modèle se trouve tendue de part en part d’une page à l’horizontale, comme sur une corde à linge.

La seconde, par contre, j’ai revu dans la pose cette image et ce lâcher prise de Francesca Woodman lorsqu’elle se libère du cadre.

Celle-ci quand Olympia et l’odalisque sont parties, laissant Manet à ses élucubrations moderniste, la chatte prend ses aises, enfin !

Quant à la dernière,
à l’envers pour le coup,
Gama me fit penser à un clair obscur entr’aperçu chez Degas dans ses clichés-verres de la fin de vie… Une danseuse fuyant du regard l’objectif.

Polaroid B&W SX-70 Film, octobre 2020.

On nous aurait encore menti ?


Milan Balog.
.

C’est une chose dont on ne se rend pas compte
quand on est enfant
ou adolescent
c’est qu’on ne sera pas adulte dans le monde qu’on a connu
du tout du tout

.


Don’t look back (Kaya Scodelario)

Et ça on se prépare toute notre vie à être adulte
dans le monde qu’on a connu enfant,
… On est préparé à ça
et puis quand on y arrive
– Ah non, c’est pas du tout les mêmes codes
Pas du tout, du tout.

(Cité de mémoire à partir d’une micro-interview d’Édouard Bear,
amuseur fin du XXème s.- début du XXIème s.).

Le grand jour.


(Max Miechowski).
.
Aujourd’hui elle s’y collait
affronter ses phobies les plus enfouies
elle avait revêtu son habit de lumière
aller au dedans de Kaa
et le vaincre.
Certains disent
– Tiens bon la rampe, Sally.
d’autres:
– Aie confiance.
Wispra s’attaqua à l’échelle
du grand toboggan.

.

Max Miechowski.

L’insoutenable légèreté des lettres.

L’amant de Suzanne se faisait de plus en plus insistant.
En portant le courrier
le vieux monsieur finirait par se douter de quelque chose.

L’enlèvement de Chlo.

Le sx70 a parlé
avec ses contrastes doux,
son velouté cotonneux et aérien
une matière suave et gourmande
qui distribue ombre et lumière
en voiles légers…
Rien à voir avec le rendu
sans appel
du numérique
sec et âpre,
lui.
Entre l’argentique et l’autre
pour cette version remastérisée de l’enlèvement d’Europe
il n’y a pas photo
Chlo peut s’envoler tranquille
Je garde le pola.



Modèle Chloé

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