Archive for the 'rapport au sol' Category

Palimpsestes, repentirs and c°.



Le plaisir des mélanges :
Voyant le triste temps dehors,
j’ai décidé de faire un tour dans ma boîte de couleurs
et j’y ai trouvé toute une liste de choses.
Portugal,
linge,
vent,
Landes,
plage,
vagues,
eau,
jeux,
enfants,
inconnue,
Andju,
bain,
disqueuse,
feu,
vieux gramophone…
Et j’en passe.
Oh ! Et puis dans une autre boîte,
encore,
il y avait ceci qui traînait ;
tiens !

Sur cette portion de plage de Long Island

Par une brèche pratiquée dans le grillage qui permettait, à l’abri des regards, de quitter ses vêtements de ville pour se mettre en maillot, les filles venaient se changer, après le travail, profitant ainsi des derniers rayons du soleil… A l’abri des indiscrets, croyaient-elles.
Arrivés souvent tôt, lui et ses potes, s’étaient glissés au plus profond de la pénombre, sous le débarcadère, planqués avec une réserve de canettes de Coca et quelques mégots ramassés pour assister au spectacle.
Cependant que sur un lit d’algues trois crabes disputaient à un Bernard l’ermite la carcasse d’un poisson échoué, ils fumaient en lousdé, attendant l’heure.
Les mômes
planqués
yeux écarquillés
n’en perdaient pas une miette.


Ernst Haas

Jusqu’au jour où,
mise dans la confidence,
la petite sœur de l’un d’entre eux,
la folle,
raconta tout à sa cousine… Le savon !

Ne me raconte pas d’histoires… Ou plutôt, si !

Tu as encore promis d’arrêter de fumer cette année ?

Pour ma part j’ai décidé qu’il y aurait plus d’images cette année

Des images à couper le souffle

Des images en apesanteur (des fausses)

(mais aussi des vraies)

Des tas de prouesses pour Rididine

de drôles d’attitudes

des accidents en tous genres

la vérité sur les dents de la mer
car
ne l’oublions pas
les pois sont rouges

Et puis plein de souvenirs que je te conterai par le menu…

Et quoi encore ?
Des gifs animés ?
Oui, bien sûr…
ça va de soi.

Bonne Année, à toi, spécialement.


Que mes « amis facebookiens » me pardonnent
pour la reprise de certaines images,
connues déjà,
mais il existe encore sur terre des gens
qui vont et viennent dans le monde réel du dehors
et qui n’en ont pas profité.

Naissance d’une vocation ou comment créer des liens dans un équilibre tranquille.

Entre les deux images
bien des années s’étaient passées.
Maintenant Rico ne pensait plus que très rarement
à ces punitions
soigneusement orchestrées
par ces amateurs de shibari du dimanche,
qu’étaient sa tante et son oncle.
Car il était orphelin,
bien sûr,
adopté par ce qui restait de famille
c’est à dire
tonton Léon et
tata Irma
deux êtres fort peu recommandables…
(oui, l’auteur a décidé que c’était mieux ainsi,
« orphelin et adopté, enfance malheureuse etc. »
Sinon on ne « s’attache » pas au personnage
mais reprenons le récit, voulez-vous…
Vous le voulez ?
Dans l’image du haut,
photo qu’il gardait en poche
en souvenir de ses jeunes années,
le verre d’eau restait un must.
N’ayant pas la rancune tenace (Brave Rico ! ndla)
il ne leur avait pas tenu rigueur de ces petits moments,
simplement désagréables
où des liens
malgré tout
s’étaient tissés.
En y repensant il se disait même qu’il faudrait un jour
qu’il dévale Sa Spirale
un verre d’eau sur la tête.
En effet, en cette ère où les choses évoluaient tellement vite
les gens se lassaient rapidement d’une attraction si bien rodée ;
ça donnerait, sûrement, un petit coup de pouce au numéro.
Il en était là de ses pensées quand il se rappela que…

.
D’abord…
.
.
.
.
(points de suspension destinés à tenir le public en haleine)
.
.
.
.
.
D’abord, donc…
.
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.
Il lui fallait demander sa main
.
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.
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.
et épouser Rita !
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.
.

Tu as de beaux trapèzes,
dit-il, avant de l’embrasser,
sous un tonnerre d’applaudissements.


(Il fallut un avion pour le lancer de riz traditionnel).
1001ème billet, si je compte bien !
Voila, ça y est, je suis tout ému, c’est malin !

Cette incapacité à s’émerveiller encore de ces choses qui nous firent frémir.

La vieille Borgward allait bon train
sur la tôle ondulée reliant Lubudi à Likasi
(on disait Jadotville à l’époque)
Par la vitre grande ouverte
le petit à l’arrière ne perdait pas une miette
du spectacle des nuages.
De temps à autre
croisant d’autres voitures
ils prenaient garde à relever les vitres
la route disparaissait alors
sous la poussière volatile,
puis
la latérite traversée
elle réapparaissait
comme par enchantement.
Le môme reprenait sa lecture des cieux
s’abîmant dans la contemplation
des récits merveilleux
de la vapeur d’altitude.
les cumulonimbus
avant que de laver le ciel
de ses mirages d’histoires
déplaçaient majestueusement
leur ample tulle
comme de nobles dames
se transformant à vue
narrant
lentement
des contes d’un autre temps
au gosse
formes échevelées
d’animaux étranges
certains terrifiants
d’autres fabuleux
selon
il y voyait
mille et une histoires
dans ces imbrications gazeuses
de continents
de pays et d’îles à la dérive
de ces territoires de l’enfance
que jamais l’on ne retrouve plus tard
avec cette même acuité.



Nous roulions par cette même route d’antan
les nuages étaient là
mais ce n’était plus que le souvenir
des yeux du gosses
dont je me rappelais
celui de la route aussi
fi des histoires qu’il lisait alors
dans les nuées
ce que j’y voyais à présent
c’est que nous allions avoir une solide drache et que
les ornières
torrents de boues instantanés
allaient transformer la piste en potopote (*)
aussi glissant que du verglas
il faudrait lâcher le volant à basse vitesse
laisser la camionnette suivre son chemin
en évitant de patiner et de s’embourber.
Likasi était encore loin…
Nous n’arriverions certainement pas avant la nuit.
Je t’en fiche des histoires dans les nuages !
On allait en baver,
ça oui !!!


(*) « boue » en Swahili.

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