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Anatole ou la leçon de peinture.


Tendre sa toile, en éprouver l’élasticité pareille à une peau de tambour et découvrir sous son pinceau le subtil dialogue des touches sur cet écran légèrement sonore lui fut une révélation.
La toile répondait et un dialogue s’installa,
sorte de code morse, subtil, entre médium et support.
L’huile glissait laissant l’empreinte des soies
(« pures soies de porc » disait Winnie l’empêtrée émerveillée du tas de sable).
La couleur pénétrait l’enduit de geso
pas du tout les mêmes sensations que lors de ce stage de peinture à l’oeuf sur bois où elle le rencontra
(à propos d’oeuf).
Agronome et bonne fourchette, il s’y prenait comme un manche avec les femmes et s’enorgueillissait haut et fort de cette propriété dans le Sud,
à la « quéquette d’Azor » comme il disait
(était-il drôle, ce Belge!…
Du moins le croyait-il),
c’était le seul homme du stage et au milieu de ces femmes il ne se sentait plus…
La séparation du blanc et du jaune,
la périlleuse opération d’incision de la membrane de l’ovule entre les doigts,
puis le broyage des pigments et le mélange avec ce liquide jaune d’or
faisait naître en lui des idées salaces.
Sa villa payée avec ses palmeraies du Cameroun anglophone
(pays qui l’avait adopté après sa fuite du Congo à l’indépendance) lui donnait un statut et un avantage imparable pour tomber ces dames…
Du moins le croyait-il.
Elle tempéra (sic) ses ardeurs maladroites,
a fresco, par un « Anatole, vous êtes frivole » dans un lapsus linguae par elle calculé, en hommage à Ferrer.
André, c’était son prénom reçu le message cinq sur cinq et entreprit Josette et Georgette aussi sec,
vantant sa piscine, son skimmer et la longueur du tuyau.
Drôle je disais.
Le modèle, lui, s’appelait Anatole…
Un garçon « sensible » qui aimait bien les propriétés avec piscine dans le Sud.
André était un homme à femme,
du moins le croyait-il encore…
Ses propres enfants n’en crurent pas leurs yeux l’été suivant.

Le cerf volant.


Souvent, après un week end passé en Rhodésie,
les parents revenaient avec des cadeaux pleins les bras…
Comme pour se faire pardonner.
(De quoi je ne sais pas, ce n’était pas Noël pourtant)
Huit mois plus tard c’est une petite soeur qu’ils avaient dans leur bagages.
. . .
Avec ce vent il y avait à espérer qu’il irait haut ce cerf volant.

On peut rêver.


Visiblement Evelyne était fachée:
le pourquoi du comment, je ne sais pas.
A présent que j’avais une voiture
je pourrais même aller à Paris!…
Si j’voulais.

La mort en ce Chardin.



Je pourrais évidemment comparer à un tableau de Chardin,
la poudre de la moisissure déposée sur les fruits trop mûrs,
des prunes, des poires trop blettes…
Et le lièvre, à nul autre pareil,
qui pèse de tout son poids sur ce clou,
chevillé à sa patte, le suspendant au mur…
Je pourrais te raconter ces fruits,
ces bêtes habités par la vie de la mort,
subtilement rendus par Jean-Baptiste
Mais à quoi bon?
Je pourrais même te dire que c’est du brodé main…
Mais, tu ne comprendrais pas!
non, tu ne comprendrais pas.
… C’est pourquoi je préfère te dire:
« … je vais m’faire un pétard.
Et partir pour Montélimar
Elle me fait « Je viens avec toi!
Moi aussi je veux du nougat!
Moi aussi je veux du nougat!
(bis).
Billet en commentaire d’un texte de Anna de Sandre de ce jour…
Et, après tout, on est le premier samedi du mois,
alors pourquoi ne pas faire auberge Espagnole avec les restes de la veille? :o)

Il équateur moins le quart, je dois bientôt y aller.


Où je vais, il n’y a pas d’ours polaire.
Plutôt malachite que pierre ponce…

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