Archive for the 'lambeaux' Category

L’Hottentot ne rentra pas trop tard ce soir là.


Cependant que l’authentique Hottentot,
Pinocchio involontaire
face au cornet gravant la cire du rouleau,
racontait sa race et sa langue,
scandant du geste ses mots et ses claquements de langue…
Khoïsan inintelligible pour le vulgum pecus que nous sommes,
peut être que ce petit bonhomme
(déguisé à dessein par l’homme blanc?)
ne disait rien d’autre
que ce que Terence Davies nous raconte
dans « Of time and the city »,
(vu hier à l’Arenberg):
* * *
« We love the place we hate,
then hate the place we love.
We leave the place we love,
then spend a lifetime trying to regain it.

Come closer now
Come closer now and see your dreams.
Come closer now
Come closer now and see mine. »
* * *
Si les images, du film, restent discutables…
Le texte, lui, reste d’une belle tenue,
J’aime définitivement (definitly!) ce recul et cet humour qu’ont les Anglais sur l’existence
(Chr°n° va sourire)… Et puis, tout comme Agnès Varda et ses « plages »,
je reste profondément curieux de ce travail sur la mémoire,
fait de bribes et de lambeaux épars.
* * *
Adieu petit aborigène disait Dutronc à la fin d’une chanson.

D’où cette évaporation.


Flaques de lumière et d’eau
s’épousent un instant…
Douce évaporation des empreintes.

« Il n’y a que le whisky qui cuite à Kikwit » (La Valentin).


………………………………………………………………………………………………………………Kikwit, le 25.VII.1972.
Dans ce petit poste, de fin fond de brousse, ressemblant à s’y méprendre à une certaine Edith,
madame Valentin régnait sur tout son petit monde avec un crochet de fer dans un gland de velours.
Elle faisait quinze ans de plus mais n’en avouait que cinquante-huit au moteur, pourtant…
Son hôtel était propre, mais pas trop, et la douche dans le coin de la chambre, donnait le ton, se résumant à un seau percé, suspendu à un crochet au plafond: actionner la ficelle donnait droit à 20 litres d’eau et pas une goutte de plus… Le rinçage restait donc périlleux en cas de trop grande énergie sur le pain de Marseille… ça apprenait l’économie.
Pour les plus optimistes, sur les problèmes de robinets qui fuitent (sic), le contact désagréablement rêche du tissu, aux endroits non rincés, guérissait de toute récidive sous cette latitude…
Aller remplir le seau au fond du couloir restait une aventure…
Drapé dans le pagne de l’essuie de bain,
à moitié glissant sur le béton lisse et peint,
il était difficile de faire bonne contenance en cas de rencontre fortuite…
La patronne, à propos de rincé, était déjà au goulot, potron minet, sur sa terrasse (face à cette route qui lui donnait son pesant de voyageurs dans le temps) considérant, à travers les vitres de ses yeux, la rouille de cette latérite sèche, son « whisky on the rocks » en embuscade: prisonnier de ses crochets trop maigres le Johnny Walker tremblotait légèrement, comme sous l’effet d’une légère brise…
La fonte des glaces, elle l’étudiait depuis longtemps, bien avant que ce ne soit à la mode…
Une visionnaire, La Valentin, j’vous dis!
Sur la table, une demi tartine grillée de connivence avec le pot de confiture, achevaient l’alibi du petit déjeuner: ces deux là savaient qu’il ne leur arriverait rien ce matin…
C’était le verre qui passait un mauvais quart d’heure!
Elle avait délégué la cuisine au « chef » lui laissant au passage les recettes de ses petits plats… Alphonse, qu’il s’appelait, grand black pas tout à fait trentenaire, tout en muscle et sourire Steenway, genre « a-bilive-a-can-fly », qui apportait le petit dèj. d’un pas nonchalant, disposant couverts et confitures dans une demi calebasse à côté d’un café, jadis chaud-bouillant, dans un récipient improbable…
Pourquoi je vous raconte tout ça moi?…
Ah! oui… Alphonse!… Avec son tablier « bon appétit » lui donnant un look à la Victoria Abril dans « gazon maudit », le short en plus…
Pour le reste vous pouviez profiter de cette anatomie sans défaut dont le mètre cinquante-sept de sa patronne se réjouissait pendant la sieste…
« Quelle aubaine cette ébène! » devait-elle se dire, entre deux hoquets.
Le métissage des races et l’écart des générations elle avait compris depuis longtemps…
Une visionnaire, La Valentin, j’vous dis.
Depuis le décès de son mari, sept ans plus tôt,
du temps qu’il y avait des clients… Elle avait compris.
Une visionnaire, La Valentin.
Mon père et moi allions nous asseoir quand…
………………………………………………………………………………………………………………………..(à suivre) peut être.

« C’est foulard » (Isadora Duncan).



à l’encan d’Isadora, je tente quelques images
avec un papillon de nuit
rencontré dans un bar louche la veille.
Je lui montre Loïe Fuller et,
en négatif,
voila l’imago qui lui vole la vedette.

21 juillet 1909.



Aujourd’hui c’est fêt’nat.
Ils vont encore gaspiller du fioul…
Alors qu’à pied c’était tellement plus rigolo.

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