Archive for the 'New York' Category

Audrey.

There was once a very lovely,
very frightened girl.
She lived alone except for a homeless cat.

Je sais,
j’en ai déjà parlé ici
Mais,
que voulez-vous,
je ne m’en lasse pas.

.

Migumi et le yellowcake d’Ilunga.

Ito découpait
avec grand soin
ce don de l’océan ;
éliminant sans état d’âme
la chair foncée du dessus
la lame s’enfonçait
coupant sans compter
les endroits nerveux du morceau
les fines insertions des arêtes sur les côtés
afin de ne garder
que le meilleur
de ce filet de thon.
Quelques makis,
des sushis
et un émincé dans la pièce feraient un sashimi extraordinaire.
Sa fille se mariait aujourd’hui…
C’était sa contribution au buffet de la réception de ce soir.
Malgré la guerre
(depuis que l’empereur en avait décidé ainsi)
la vie était douce.
Quel beau lundi !
La journée promettait d’être inoubliable !
Ito était heureux
pour sa fille
(sa petite Migumi)
sa femme et sa famille.
Il devait penser à un haïku pour le discours.
Quoique jeune
son futur gendre
venait de s’engager.
Un bon Japonais.
Là haut
il entendait le vrombissement d’un avion
très haut.
Il décida de s’occuper du gâteau plus tard
(la cuisson du riz restait délicate)
et alla chercher une feuille de konbu.


Le même jour
à quelques milliers de kilomètres de là,
Ilunga,
pendant sa pause
buvait de l’eau,
beaucoup d’eau.
Il faisait chaud là dessous
à Shinkolobwe…
Ilunga ne savait pas ce qu’on extrayait de cette terre…
De sa terre.
Mais lis, plutôt :

(extrait de « Congo, une histoire » de D. Van Reybrouck).

Exit Ito.

Sur cette portion de plage de Long Island

Par une brèche pratiquée dans le grillage qui permettait, à l’abri des regards, de quitter ses vêtements de ville pour se mettre en maillot, les filles venaient se changer, après le travail, profitant ainsi des derniers rayons du soleil… A l’abri des indiscrets, croyaient-elles.
Arrivés souvent tôt, lui et ses potes, s’étaient glissés au plus profond de la pénombre, sous le débarcadère, planqués avec une réserve de canettes de Coca et quelques mégots ramassés pour assister au spectacle.
Cependant que sur un lit d’algues trois crabes disputaient à un Bernard l’ermite la carcasse d’un poisson échoué, ils fumaient en lousdé, attendant l’heure.
Les mômes
planqués
yeux écarquillés
n’en perdaient pas une miette.


Ernst Haas

Jusqu’au jour où,
mise dans la confidence,
la petite sœur de l’un d’entre eux,
la folle,
raconta tout à sa cousine… Le savon !

Dans le fond…

Ils s’en fichaient
mais à moitié…
Ils n’étaient pas allés voter
comme des cons
préférant passer la journée au pieu
puis
regardant les actualités
avaient contemplé la défaite
du mormon face au démocrate.
Lui
sûr de ses atouts
prônait le retour à une rigueur
elle
elle savait qu’ils ne vieilliraient pas ensemble.

Une affaire je te dis !

La foule des soldes s’affairait en tout sens
se pressait
pareille à une colonie d’insectes sociaux .
En un ballet étrange
sacs et paquets,
cannes et parapluies,
scandaient les pas mécaniques
de ces cigales dépensières.
Plus sûrement que le gouvernail d’un dériveur,
la main dure et sèche lui tordait le poignet
le dirigeant à travers rues,
voitures à l’arrêt,
passages cloutés et trottoirs,
godillant entre les passants.
On arriva enfin
les portes tambours les régurgitèrent dans le « Grand Magasin »
face aux escalators
troisième étage
rayon enfant 8-12 ans
elle lui lâcha enfin la main…
Tout à son bonheur de retrouver l’usage de ses os,
ses métacarpiens (mot qu’il venait d’apprendre)
il ne prit garde au vilain manteau brun-vert
(une affaire !)
qu’elle lui prit ;
était-il une patate pour un sac pareil ?
Plus tard
il lui en voudrait encore.
C’est pourquoi,
lorsqu’il fut (un temps) clodo à New York,
il opta résolument pour la C O U L E U R !

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