Archive for the 'Lubumbashi lambeaux' Category

Tout petit déjà…


(Peter Lindbergh)

Des fois maman devait aller me rechercher à Macapète city pour me ramener de mes explorations séléniennes.
Dame ! La brousse, derrière la maison, était grande et je n’avais pas de montre. Je crois que c’est à l’époque que j’ai décidé de devenir explorateur et que, plus tard, je serais inventeur aussi.

La touque.

Par grande soucoupes,
flic-flac,
elles tombaient au hasard
criblant le béton du chemin
de flaques liquides :
sous les impacts répétés,
l’herbe pliait puis revenait à sa forme initiale,
la latérite explosait en poudre pâle
pour retomber rouge-brique.
Petit Diogène dans son bidon,
renversé pour ne pas prendre l’eau,
Wispra,cachée derrière la haie
n’en perdait pas une miette.
Blottie à l’abri de l’averse tropicale,
la tête au ras du sol,
humant les senteurs fugitives et particulières
des tropiques,
son oeil,
déjà photographique,
changeant la focale
elle se laissait envoûter par le spectacle.
Observant
silencieuse
les fourmis affolées
cherchant l’issue de leur terrier
entre les ruisselets tentaculaires
aux géographies incertaines.
Elle ne perdait pas de vue le jeu de cache-cache avec « les autres »
mais pour le moment elle jouissait
de la mise au point
sur les graminées, les insectes et les ruisseaux.
Le contraste du vert et du rouge.
Le martèlement des gouttes sur la tôle du fût.
La térébenthine de la mangue.
Ses sens gravaient,
à jamais.

Sûre qu’en rentrant,
avec sa robe trempée
et souillée de makala (*)
elle se ferait engueuler par sa mère :
– Fichue ! Ajouterait celle-ci
(toujours à dramatiser)
Flic-flac !
Elle se ramasserait sa paire de claques
sans broncher
et filerait se changer.

Sa satisfaction grandissait,
avec les fleuves.
Les autres,
trop couards,
ayant perdu,
devaient avoir mis le holà au jeu,
avec la pluie.
Elle pouvait rentrer à présent
ou se salir, encore,
et regarder la débâcle des Myrmidons.
Elle choisit de rester.

N’empêche !
Gontran aurait perdu.
Jamais ce nigaud n’aurait pensé à la chercher,
là, dans la touque servant au barbecue dominical.

Quinze ans plus tard,
à L’Archiduc,
Life On Mars passait dans les baffles ;
Bruxelles,
pour elle,
était en effet comme Mars.
Gontran,
devant elle et son mojito,
n’avait pas changé.
Toujours aussi empoté,
largué par sa meuf,
il s’entortillait dans un plan drague…
Pathétique.
« Flic-flac » pensa-t-elle.


(Pour Marion S.)

(*) charbon de bois.

Comme dans la première image…


Tu auras soin de trouver les sept erreurs.

Crever la pénombre infinie. (Hémisphère sud…)




Posées là
sur de méchantes chaises
sans un bruit
quatre paires d’yeux
à s’en faire péter la rétine
scrutent le clignotement infime
d’une nuit étoilée à Lukafu.

Éphémères petites respirations.

Toi dont l’absence de mémoire
ne laissait présager
que tu étais sa première lectrice
muette.
En te perdant
il perdait
aussi
le goût du verbe…
« Comme l’amertume du cédrat »
Je le disais par ailleurs
pas plus tard qu’hier.

Petite respiration.

Plaisir aussi
de raconter
ses histoires,
toujours les mêmes,
celles du temps
où tu avais conquis
des terres inconnues
et lointaines
pour y bâtir des royaumes
et des pépites de souvenirs.



Ouais,
Luc a son blog.
Et toc!.
There are 900 Posts
plus un…
(and 12,413 Comments so far.
10h55,
15.06.2011.)
Etonnant non ?

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