Archive for the 'les carnets' Category

Ces petites pépites du net… Enjoy the picture.

« Ma mère et moi sortant d’une expo de Basquiat avec Wharol et lui derrière nous.
1984″…
’84 ?
C’est bien simple, je n’étais même pas né.
Non, je blague.
La dame qui pose cette photo sur un groupe dédié à New York
dans ce réseau social que je ne nommerai pas
peut être fière du remue-ménage occasionné par son image.
Là où, finalement, la passante anonyme,
mise en avant
relègue les célébrités à l’arrière plan en disant à sa chtiote :
– Maintenant, comme tu as été sage, allons manger une glace .
Merci madame Przybylski d’avoir posé cette image,
de la partager,
c’est un peu le même émerveillement que celui de Patti Smith dans « Just kids »
où elle cause sur les marches d’un escalier extérieur avec un certain Jimi Hendrix
ou qu’en ’69 un certain Allen Ginsberg lui paie « le petit plus » de son sandwich
voyant qu’elle n’a pas la monnaie.

It’s November 1969 and Ms. Smith is trying to buy a cheese sandwich at the Horn & Hardart Automat on West 23rd Street in Manhattan. When she finds herself a dime short, Ginsberg approaches her and asks if he can help. He offers her the extra 10 cents and also treats her to a cup of coffee. The two are talking about Walt Whitman when Ginsberg suddenly leans forward and asks if she’s a girl.

“Is that a problem?” she asks.

He laughs and says: “I’m sorry. I took you for a very pretty boy.”

“Well, does this mean I return the sandwich?”

“No, enjoy it. It was my mistake.”
Pareil ici :
Enjoy.

« Me and my mom leaving a Jean-Michel Basquiat show with Andy Warhol and Basquiat leaving behind us -1984″…
Crédit photo @Audrey Przybylski.
Et merci à Christophe de m’avoir posté cette petite chose.

Vojtech Slama ou l’élégance du pêcheur d’images au quotidien

Le matin en même temps que mon café je fais mon jogging sur la toile
oui je sais, je ferais mieux de sortir et de faire quelques kilomètres dans la fraîcheur matinale de la campagne… Ou de poster ici plus souvent.
Mais bon !
Je vais d’un tumblr à l’autre en écoutant un podcast ou fip
La rosée,
le givre,
les brumes qui tardent à se lever après la nuit noire sont à la fenêtre
j’observe les cinquante-et-une nuances de gris de ce petit royaume du (Très Très Grand ) Nord
quand soudain au hasard d’une page
je tombe sur cette image
oui, la première
l’œil s’attarde sur ce dos,
malgré la trivialité de la pose
la familiarité
voire l’intime de la chose
le charme s’opère…
Je te laisse .couvrir
c’est le cas de le dire.
A demain ?


Catherine in The Pond, Slatina, CZ, 1998

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Vojtech Slama.

L’analogique l’emportera toujours.

Rino restait confiant
il se prêtait à des séances de poses interminables
mais ça lui faisait sa journée et lui remontait le moral.
Il était incollable en photo ;
Avedon il kiffait à donf
Horvat qui venait de disparaitre,
il aurait rêvé de bosser avecque.
Il vénérait,
que dis-je,
il vouait un culte à George Hoyningen,
c’tte classe qu’il se murmurait en lousdé.
Lartigues et le mouvement ça l’interpelait,
quel génie ce bonhomme !
Par contre, niveau peinture, c’était autre chose, on ne peut pas être bon partout.
Quand on lui parlait de picturalité ,
il ne pouvait s’empêcher de penser au noir et blanc
chez Sarah Moon
qui le faisait littéralement barrir de plaisir…
Et ses couleurs sourdes, alors là, ça le faisait s’esbaudir…
Sa série au jardin des plantes
avec ses cousins et cousines empaillés lui avait tiré plus d’une larme,
car oui sous son épaisse carapace
un Stradivarius sommeillait
avec un cœur gros comme ça.
Et puis, bien sûr, Saul Leiter,
il aurait aimé déambuler en sa compagnie,
ni vu ni connu dans Manhattan,
le voir travailler
l’entendre parler de « son » New York
ou encore deviser à bâtons rompus avec Vivian Maier
en surveillant d’un œil distrait les mômes.
Le bonheur se lisait
dans les roulades et culbutes
qu’il faisait dans sa petite fosse de boue
après avoir parcouru un nouveau catalogue apporté par un sien ami,
un gardien à qui il racontait « son Afrique »,
échange de bons procédés.
En parlant de Nature, vous avais-je dit qu’il adorait Bernard Plossu,
ses oiseaux, sa période Mexicaine ?
Et puis,
et puis il n’avait pas assez de mots pour le travail de Francesca Woodman,
sa préférée, peut-être,
cette gamine trop tôt disparue lui ouvrait une brèche,
là.
Son menton tremblait un peu,
ses narines se faisaient plus minces,
il avait ce léger tic à l’oreille gauche comme un petit mouvement d’hélice.
Pudique, il était, le Rino.
Un violon vous dis-je.
La chaleur des spots, le maquillage les décors de fond lui rappelaient « Sa » lointaine savane du Kenya où il avait passé enfance et adolescence avant de se retrouver dans cette boîte en fer à la suite d’une violente piqure dans le fessier… Bonjour la pudeur !
Alors, le confinement, il connaissait.
Ça le faisait doucement marrer ces gens qui n’arrêtaient pas de se plaindre.
Il les entendait derrière leurs masques.
D’où il était, dans le zoo d’Anvers il entendait aussi les trains,
les annonces aux voyageurs,
avec le temps il s’était familiarisé aux horaires qu’il avait mémorisé.
Et puis il y avait le sabir local…
Il comptait sur sa connaissance des langues pour se faire la belle :
un Thalys pour Paris
puis Charles De Gaulle pour New York
Et à lui le MOMA !
Il y avait Winogrand en ce moment.
.

La famille (dé)composée.

Avec cet objet révolutionnaire
recomposer sa famille n’aura jamais été aussi facile
littéralement une « machine à souvenirs ».
Envie d’un arrière grand-père bougon,
anti-clérical,
amateur de femmes un peu légères ?
– Rien de plus simple : tapez C69
(« C » comme connard et soixante-neuf…
Je ne vais pas tout expliquer).
Envie d’une aïeule un peu névrosée
enfermée à seize ans dans un couvent
qui s’en échappe à vingt
et part pour l’Inde ?
Tapez THC
La drogue c’est mal.
Un fiston de dernière génération (les « Y »)
avec iPod®,
MacBook Pro® et
tablette android dernier cri
pas compliqué,
– Composez R2D2.
HAL9000
pour un môme s’inscrivant à Yale,
attention !
Ne pas se tromper.
On peut bien sûr opter pour un panaché
une famille sans histoire
un départ à l’étranger,
des fins de race
ou encore
… la moustache du père
Qui est mort d’une glissade
Et qui regarde son troupeau

mais
celle-là
elle a déjà été écrite par un homme de grand talent.
Bref ! Tu vois,
depuis que le monde est monde,
Dieu s’amuse.


.
(Photo empruntée à Thierry Massin sur un réseau (as)_(anti)_social que je ne nommerai pas).
.

Et en parlant de ça,
me revient cette histoire singulière
Mais je te laisse découvrir
ce curieux scénario
dont je ne me lasse pas.

Au début des années 80, l’écrivain Michel Folco a eu une drôle de lubie :
collectionner les photos laissées près des photomatons…
Jusqu’au jour où il fit une drôle de découverte.

Voir sur Twitter L’inconnu du photomaton

Les gens avaient cette retenue.

Pour qui n’avait pas de retardateur,
le cordon ombilical reliant à l’appareil,
c’était la lampe d’Aladin.
Magique !
Un peu comme ces boîtes de conserve, reliées par un fil,
avec lesquelles les gosses se téléphonaient.
Mais revenons au fil du déclencheur.
Les gens intériorisaient
un court instant
ce moment,
ce soixantième de seconde
qui sur le film celluloïd imprimerait,
que dis-je,
immortaliserait cet instant.
Le génie de la boîte était indulgent pour qui avait attendu le moment opportun,
pour appuyer du pouce sur le déclencheur,
permettant de mettre en évidence sa propre solitude
ou cette communion avec des amis.
Loin des selfies actuels,
les gens avaient encore cette retenue,
cette pudeur,
cet émerveillement
par rapport à l’inconnu,
à ce qui allait s’engranger dans la boîte…
L’attente du développement.
Ici les photos sont prises dans un studio improvisé à Birmingham
dans la fin des seventies
où qui veut participe à l’expérience
Mais lis plutôt.




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