Archive for the 'sous l’eau' Category

Les rêves de Wispra.


Les images sont de Zach Gold


.
Pauline voulait tout faire comme Cléopâtre.
700 ânesses furent nécessaires.
-Est ce que cela s’applique
aussi
aux ornithorynques ?
Là est la véritable question,
je pense, se dit Wispra au réveil.

La ‘iviè’, la ‘iviè’, je veux a’yé à la ‘iviè’ !

On l’avait retrouvé
à la brune
au bord de la route
errant et zigzaguant
répétant sans cesse :
« La ‘iviè’
la ‘iviè’
je veux a’yé
à la ‘iviè’
‘evoi’ la fée de la ‘iviè’
dans la lumiè’
des fougè’ et des ‘ochers »

Il délira
malgré les sédatifs
toute la nuit
aux urgences d’Alès.
Au matin
la chambre était vide.
Sans doute était-il reparti
« à la ‘iviè’
‘evoi’ la fée
de la ‘iviè’
dans la lumiè’
des fougè’  » ?

Pauvre gars !







(Judith).

La touque.

Par grande soucoupes,
flic-flac,
elles tombaient au hasard
criblant le béton du chemin
de flaques liquides :
sous les impacts répétés,
l’herbe pliait puis revenait à sa forme initiale,
la latérite explosait en poudre pâle
pour retomber rouge-brique.
Petit Diogène dans son bidon,
renversé pour ne pas prendre l’eau,
Wispra,cachée derrière la haie
n’en perdait pas une miette.
Blottie à l’abri de l’averse tropicale,
la tête au ras du sol,
humant les senteurs fugitives et particulières
des tropiques,
son oeil,
déjà photographique,
changeant la focale
elle se laissait envoûter par le spectacle.
Observant
silencieuse
les fourmis affolées
cherchant l’issue de leur terrier
entre les ruisselets tentaculaires
aux géographies incertaines.
Elle ne perdait pas de vue le jeu de cache-cache avec « les autres »
mais pour le moment elle jouissait
de la mise au point
sur les graminées, les insectes et les ruisseaux.
Le contraste du vert et du rouge.
Le martèlement des gouttes sur la tôle du fût.
La térébenthine de la mangue.
Ses sens gravaient,
à jamais.

Sûre qu’en rentrant,
avec sa robe trempée
et souillée de makala (*)
elle se ferait engueuler par sa mère :
– Fichue ! Ajouterait celle-ci
(toujours à dramatiser)
Flic-flac !
Elle se ramasserait sa paire de claques
sans broncher
et filerait se changer.

Sa satisfaction grandissait,
avec les fleuves.
Les autres,
trop couards,
ayant perdu,
devaient avoir mis le holà au jeu,
avec la pluie.
Elle pouvait rentrer à présent
ou se salir, encore,
et regarder la débâcle des Myrmidons.
Elle choisit de rester.

N’empêche !
Gontran aurait perdu.
Jamais ce nigaud n’aurait pensé à la chercher,
là, dans la touque servant au barbecue dominical.

Quinze ans plus tard,
à L’Archiduc,
Life On Mars passait dans les baffles ;
Bruxelles,
pour elle,
était en effet comme Mars.
Gontran,
devant elle et son mojito,
n’avait pas changé.
Toujours aussi empoté,
largué par sa meuf,
il s’entortillait dans un plan drague…
Pathétique.
« Flic-flac » pensa-t-elle.


(Pour Marion S.)

(*) charbon de bois.

Cette même image, en noir et blanc…

Lorsque
sous
l’eau
elle
rêvait.

A bord, pas de hors-bord .


.

L’aqua-velva dans les yeux
et sur le corps
dans cette baie du même nom
Ondine était aux anges.

– Note l’atoll
fis-je à Anatole
en passant la « toll »,
c’est lagon, va !

D’abord au bord
puis bord à bord
à Bora-Bora,
point de vahiné en vue…
Pas d’bol !

Qu’à cela ne tienne,
buvons ce coquetèle
bleu de Curaçao !
– A la tienne, Etienne !

L’aimable commentateur(trice) aura à coeur de continuer ces digressions de mises, en cette période, à discrétion.

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