Archive for février, 2010

Un vangauguin.

Après cette semaine éprouvante qui fut la nôtre,
où nous tissâmes quelques liens,
il est temps maintenant de passer…
A l’homme !
souvenez vous, la semaine dernière c’était une dame qui ouvrait le bal…
J’avais promis à l’époque de faire toute la lumière
sur son pendant (sic) masculin
Et au risque de voir un commentateur
(que je ne nommerai pas, par pure charité chrétienne)
dire que j’arrondis les angles en me justifiant sans cesse…
Je dis, qu’il ose montrer, au grand jour, les pièces manquantes.

Car, malheureusement, manquantes elles le sont…
Malgré de nombreuses recherches (j’ai eu beau fouiller )
il m’est impossible de produire des documents
qui font mention de « ce » dont « on » parle tout le temps.
Quand je dis « ce », c’est bien sûr les pièces du dossier et
quand je dis « on », c’est de l’homme en général qu’il s’agit.

Si, d’aventure, vous aviez des justificatifs,
attestant de l’existence de ces objets,
(trois pièces suffisent )
vous me rendriez service.
Je serais disposé à les faire partager au plus grand nombre.

Chose promise… (C’est bon que c’est dimanche !), voici le petit oiseau.




Plus que tout,
après cette communion avec la Nature,
elle aimait bien rester dans les bras de monsieur Tanuki.
. . .
En référence à la réponse que je faisais hier :
@Saravati : en fait c’est un petit docu (sic) qui est passé sur Arte il y a une semaine…
C’était drôle sans être salace…
Ce vieux monsieur s’occupe posément de cette dame en parlant de tout et de rien…
Pas de commentaire ni de voix off, juste un “art” à deux…
Curieux et intéressant.

Moi l’noeud !

– Tu es folle à lier de t’emmouracher d’un homme aussi agé !
lui avait dit sa mère, ce à quoi elle avait répondu du tac au tac:
– Tu ne crois pas si bien dire, je suis très attachée à monsieur Tanuki !
peu à peu des petits liens affectifs s’étaient noués dans leur relation.
Anciennement préposé à la vente dans une chaîne de saucissons célèbres,
en autodidacte, dans des livres reliés, il s’était intéressé au kinbaku
Depuis qu’il l’avait initiée aux secrets du shibari,
dans cette relation,
se tissait une trame amoureuse loin des clichés…
A coup de petits noeuds.
Désormais, c’est trois fois par semaine
qu’elle venait se faire « dessiner » à la corde,
et elle lui avait promis
aujourd’hui
de faire le « petit oiseau » .

– Noeud vas pas le dire à ta mère plaisanta-t-il
avec son humour reconnaissable entre mille
. . .
Elle était bien avec monsieur Tanuki.

Les volets clos n’étaient sûrement pas de bon augure…


Les pinces à linge
sur la partition des fils
délivraient un message
que je n’arrivais pas à déchiffrer;
sa syntaxe laissait à désirer,
son orthographe aussi.
* * *
Et, pendant que nous y sommes,
je ne saurais trop vous conseiller
de lire la nouvelle « Le parapluie rouge »
de Anna de Sandre…
Elle vient de nous livrer le dernier chapitre ici
et si vous n’avez pas suivi depuis le début, c’est .
Bonne lecture.

La fille formica.


Assise sur la chaise jambes ramassées entre les bras, elle les tient comme elle aimerait qu’on la tienne aussi, embrassée. Elle va et vient d’avant en arrière, se balance comme quand on s’ennuie, mais ne s’ennuie pas.
Les parents sortis, laissée là avec ses fantômes, elle a fui son lit et s’est parquée dans la cuisine. Elle berce la peur tapie dans sa glotte pour l’amadouer, car elle sait qu’elle en a pour la nuit.

Le linoléum noir strié de bavures est comme une mer à naufrages sous son île en formica bleu lavé et elle jure de ne pas y lâcher un pied au risque d’être happée par Eux. Rassemblés du monde entier devant la porte cochère, juste derrière tout près, tout prêts à bondir ou à se glisser en masse fluide par les fentes et les trous. Leurs visages sortent d’une flaque entre les marbrures du sol, en dessous de son radeau.
Ses yeux brûlent à force de chercher à les voir et un amas de fourmis narcose ses mains pétrifiées entre cuisses et mollets.

Le réfrigérateur impavide pousse sa turbine, elle sursaute quand il s’interrompt pour redoubler de puissance. Mais quand le ronron lancinant revient, les battements dans sa poitrine s’infléchissent aussi.
C’est dans la cuisine sous le néon clinique, à côté du buffet froid qu’elle se tiédit un peu, éraflée d’éclairs de maison pleine. La pile de calcaire résonne encore d’eaux clapotantes, le fourneau à l’air benoît promet des lendemains de cuisson, et le souvenir de plats entrechoqués et de placards visités s’accroche à un relent beurré qui lui vient aux narines, par intermittences.

Mais elle est froide de sueurs à nouveau, son cœur bat la chamade précipitant des tampons douloureux à ses tympans dans un raffut de grosse caisse. Elle donnerait sa boite à bijoux entière avec tous ses étages pour qu’à la place, les batteries de cuisine se mettent à teinter entre les mains maternelles !
Elle souffle sa trouille par les petits naseaux au sommet des genoux, un triangle chaud de savon et de lait lui revient comme une brioche. Elle recommence, minute après minute, et encore, sa berceuse autiste.
Les heures passent …
Se balancent…
Se balance d’avant en arrière sur la chaise en formica, la fille.

Soudain, des clefs dans la porte la font bondir, elle est déjà partie, au fond du couloir, vibrante, se jeter sur son lit pour inventer un lourd sommeil. Des bribes de mots parviennent à ses oreilles, l’ombre d’une tête connue passe dans l’entrebâillement de la porte. La chanson des voix amies tant attendue a pour de bon liquidé tous les monstres en quelques secondes.

Dans la maison remplie comme un bel œuf, sous l’édredon douillet retrouvé à la hâte, les petits fluides vitaux s’acheminent partout dans le corps éprouvé, mains tordues, pieds glacés, tête calebasse, nez bouché, yeux crevés, oreilles troussées, ventre aux couleuvres, poumons flétris, peau de dinosaure, cœur au bord du vertige, et un sommeil colossal anéantit la fille formica, bébé formidable.
. . .
(texte de kouki, que je remercie Ô pas sage, et l’on peut lire ici ).

« Page précédentePage suivante »