Archive for the 'rapport au sol' Category

Waza.

Dans la nuit
Waza silencieuse et noire
brille au loin
de ses petits yeux fixes

Le peu d’air,
interdit de fraîcheur,
assèche la gorge.

Pulsations de quelques palmiers.


Insectes et chauves-souris
ébouriffent le firmament
babouins et autres bêtes
sont là
invisibles.

Au travers du trop fin drap tendu
la table dure et étroite
de l’école Islamique
se rappelle aux vertèbres.

T’en ficherai des « nuits à la belle étoile » au milieu d’une réserve, en Afrique !

Peur,
ça oui !
D’être bouffé,
lacéré,
écartelé par quelques bêtes,
trop réelles,
trop cruelles,
aveugles en somme,
pendant la nuit.

Peur,
ça oui !


(Congo 1939, ma mère a seize ans).

L’exode manqué.

Il la racontait souvent cette histoire
l’exode avec ses trois copains ;
à seize ans,
perdus au milieu de nulle part,
dans la campagne Française,
à marcher depuis trois jours,
fuyant le Nord et l’avancée allemande
avec l’espérance du Sud…
Au détours d’un chemin
il tombèrent sur une patrouille Allemande
dont le chef demanda leurs papiers ;
voyant qu’il avait à faire à de jeunes fuyards
venus de Belgique
et qu’ils n’avaient rien à faire là,
le type éclata, écarlate, hurlant :
– Vichez le camps à la maizon tout dé zuite ou che fou fê sauter afec tes pompes !!!
Nos trois camarades,
n’écoutant que leur courage,
rebroussèrent chemin,
rentrant à la maison.

Ils se souviendraient longtemps
de leur « exode » manqué
et surtout de cette frousse,
une immense frousse.

Lui se jura que plus tard,
il irait dans le Sud !

C’est comme ça,
je crois,
que papa se retrouva en Afrique.

Des fois dans des classes de garçons.

Des fois dans des classes de filles.

Mais ça c’est une autre histoire.

Pareille à un vieux bouquet d’immortelles.

Saucissonné dans son filet
un méchant petit chignon
tire une conclusion stricte
à sa beauté un peu passée.

Phase préparatoire à ce qui va suivre
elle bichonne ses coussins de belle-mère,
dans la petite serre-véranda,
penchée avec cette grâce mécanique
si particulière
aux vieilles danseuses ;
enfarinée de poudre de riz
en petits gestes empruntés,
elle vaque,
puis,
comme sortant d’une rêverie,
elle passe à côté
dans la pièce dévolue à ses cours à domicile ;
la leçon peut commencer.
Au rythme de son accent slave
elle dirige les petites
de sa voix rauque et grave
scandant,
faisant enchaîner les figures
à la barre fixe sur le son
d’une autre époque.

Ami d’avant,
ennemi désormais,
le miroir,
scrupuleux délateur,
pointe les erreurs,
des petits rats !

Wispra fascinée
par ce personnage
d’un autre âge
mitraille au Nikon.

Longue distance.

Le tableau de bord était bourré de petites lumières clignotantes
avec de jolies couleurs et des petits bruits…
Munis de son masque
pour l’oxygène
les instructions de la tour de contrôle
dans ses écouteurs,
les commandes à portée de main
il assure le vol longue distance Bruxelles-Yaoundé.
l’altitude est idéale,
le matelas de nuages déroule ses moutons sous l’avion
l’horizon est sublime et le lever du soleil sans fin.
Bardé de tuyaux,
avec un tas de petite poches sur les côtés,
ce sont les vivres,
c’est un héros.

L’hôtesse entre dans le cockpit
et dit à ma mère
qu’il faut le laisser se reposer, maintenant;
le médecin aura du retard
Nous sortons
et maman me dit que
le super Boing de papa
va bientôt arriver.
Je fais semblant de la croire,
elle pleure.


(Je me suis fait taguer par Florence et maintenant je dois dire sept choses VRAIES sur moi…
Comptez pas sur moi pour taguer sept autres personnes,
je suis bien élevé, moi !
(Pfff !) etc.)
Plus que trois !
Si-si !!!

La promiscuité n’a jamais été mon fort.


ça ne pouvait plus durer,
l’endroit où j’habitais
commençait à ressembler à un souk,
si-si,
parfaitement,
un souk !
En cliquant sur la photo,
on peut l’agrandir et même
apercevoir Rididine
sur la terrasse
à côté du parasol.
Comme je le dis,
dans le titre du présent article
« la promiscuité n’a jamais été mon fort ».
J’ai donc décidé de me tourner vers l’Asie
et surtout vers le Japon.
Vous me direz « il est fou ! Le Japon est en surpopulation, Tokyo toussa… »
Mais la campagne ?
Avez-vous pensé un seul moment à la campagne ?
Non…
Je le vois bien à vos petits yeux encore frippés de sommeil.
Donc,
je continue,
merc(k)i de ne plus m’interrompre.
La campagne nippone, en particulier, est on ne peut plus accueillante…
Voyez plutôt :

le survol de Lulushima,
à quelques kilomètres de Kyoto,
montre un lac avec
ses maisons typiques
sur pilotis.
(On les voit bien, hein ?)

Je me suis donc décidé
pour ce petit terrain
à une certaine distance
des barres d’immeubles
et une petite yourte
à monter soi-même ;
en poils de yack,
mulot
et jets de soya.
Il y aussi du poil de bulot (?),
à ce qu’on m’a dit…
(Mais les gens disent parfois
n’importe quoi
pour faire leur intéressant
et vous le vendre).
En tout cas,
c’est le dernier cri en matière d’écologie.
Le montage de la tente est aisé
l’isolation accoustique
impeccable
la température y est idéale et
la lumière est produite
exclusivement
par des lucioles,
nombreuses,
fort heureusement,
dans la région.

On voit bien ma yourte à l’avant plan.
A l’arrière la vue est splendide.
C’est là,
désormais,
que j’habite.

A distance.


Mais je dois vous laisser car j’ai promis aux enfants de les perdre dans les bois en fredonnant :
Faire pipi sur l’gazon
Pour embêter les coccinelles
Faire pipi sur l’gazon
Pour embêter les limaçons

Pipi, gazon, limaçons, coccinelles,
Pipi, gazon, coccinelles, limaçons.

etc.

(Je me suis fait taguer par Florence et maintenant je dois dire sept choses VRAIES sur moi…
Comptez pas sur moi pour taguer sept autres personnes,
je suis bien élevé, moi !
(Pfff !) etc.)

Plus que quatre !
Si !!!

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