Archive for the 'vidéos' Category



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(à suivre).

B , u ,r ,d , a… Un tissu de mensonges.


Point de feston, de piqûre, de surjet, matelassier…
Point de doute, c’était codé j’vous dis !
… A l’époque je ne me suis douté de rien.
Personne du reste !
je la voyais suivre de sa roulette les contours,
retracer et décalquer à la craie bleue, ronde et plate
les lignes sur le tissu,
découper les forme dans ce papier transparent et si fin
que l’on aurait dit du cristal au son métallique et cassant
je le briguais secrètement
épinglé au tissu, redécoupé puis rangé, la copie finie allait dans une chemise
avec la mention « robe du soir » ou « chemise Henri ».
Puis venait le faufilage avant le passage obligé entre l’aiguille et
la canette.
Les dératés de la Bernina et de sa courroie ,
ce vrombissement de méchante humeur,
surplace buté de « nonoss à son Médor »
grignant le tissu, niquant le surfilage
… Souvent à bout d’arguments et de fil la canette s’était tue,
… Il fallait la réapprovisionner.
la redémarrer en débloquant la roue à la main
le pied de biche, alors, avalait, tranquille, ses métrages
tantôt en zigzag, tantôt droit,
ou encore au point intermittent dans les côtes…
Allant son chemin sur des paysage de cotons, de soies ou de lins,
imprimés ou pas… Aux motifs de pays lointains,
de fleurs exotiques ou de carreaux sévères
explorant de nouveaux horizons chaque jour
le pied bichait !…
Du velour je te dis !
En réalité, tout cela était codé !
oui parfaitement vous avez bien lu : codé.
Vous vous souvenez certainement de cet article où je divulguais que ma mère était un agent secret.
Je viens d’en avoir la preuve pas plus tard qu’hier…
Mettant la main sur des documents ultra confidentiels et de la plus haute importance
(que je vais m’empresser de détruire pour ma sécurité et celle de mes proches )
il y est, en effet, question de pistes d’envol, numérotées, recensées
d’aéroports clandestins : son employeur ?
A treize ans approchée par les russes,
elle est formée en « usine de confection »
et elle les abandonne pour travailler en solo dans un laboratoire.
Puis « Burda »… (Des Allemands qui payaient mieux, sans doute, l’enrôlent,
retenant en otages la famille en Belgique
(nous ne l’avons su que plus tard )
nous étions alors en pleine guerre froide,
le mur venait d’être construit.
Ils faisaient passer leurs messages via d’innocentes revues de mode
où de belles aryennes aux sourires smarts
posaient dans des ensembles classiques
avec des dents à la blancheur éclatante
… Premiers émois prépubères, mais je m’égare.
Les avions et leurs cargaisons décollaient et atterrissaient,
à l’époque, pas loin de la plaine du Luano… A deux pas d’Elisabethville.
Une vieille boussole, qu’elle gardait en souvenir acheva aussi, de me convaincre que même la Chine l’avait approchée un temps…
Dans le carton à couture découvert sous l’escalier dans les lattes du plancher
de curieuses petites figurines, qui servaient sans doute aux signaux morses lors des atterrissages, étaient encore, là, rangées…
Un vieux film 8 millimètres dont je livre le contenu (sous le sceau du secret ) atteste de l’existence de ces pistes.
Quelle couverture son fameux « patron Burda » !
« B ,u ,r ,d ,a « 
bu R. D. A.
… Les communistes,
une doublure, oui!…
C’était vraiment quelqu’un ma mère !

Ampoules et hélicoptère. from luc lamy on Vimeo.

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(Piqûre de rappel, paru précédemment chez Anna de Sandre dans le cadre des vases com.).

Les matitis.

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Travelingue au ras du sol…
Laissant la place à d’autres,
les herbes s’écartent
… Pas ou peu de ciel
un mur
un bond…
amortissant les sons
pierres moussues
puis froid du verre
celui de la serre
madrier d’échafaudage
(provisoire)
de la véranda au tronc
un mètre
et puis l’arbre…
Arrêt…
l’étau se resserre
trois, cinq, sept branches en avant, l’oiseau
J’observe le chat
qui mate la proie…
Et je me souviens de ce crapahutage insensé
au retour de la source jamais atteinte
après les eucalyptus lépreux
à travers les hautes herbes du plateau de la Lukafu,
graminées d’un autre temps
quelques rideaux de bambous
puis une longue clairière
se transformant en savane,
décoiffée d’acacias trop petits,
trop petits pour être un abri au cas où
même plus la force de courir
si le danger est là
je ne dis rien à mes compagnons
du phacochère déboulant fond de caisse
pris de panique pour un rien
ou d’une hyène dont c’est l’heure
mais à défaut de charogne
et en bande
pas de romantisme inutile avec des lions ou des panthères
juste la réalité d’un buffle solitaire dérangé dans sa nuit.
Craintes.
Le soleil se couche à tôt dans ces pays là,
dix-huit heures trente
trop tard
il fait noir
pareil à un four
rejoindre les voitures…
On ne sera pas là avant vingt heure,
et le temps s’allonge
de façon étrangement exponentielle
comme toujours dans ces contrées
la Nature
les gens
tout comme
dans un miroir déformant
de la caillasse
des jambes envoyées en avant sans savoir
tempes qui battent
poumons n’en pouvant plus
(cigarettes !)
fatigue accumulée
crampes aux aguets
parce que le pari d’un vieux fou sans bagage
de son neveu sans cervelle
pareil à une sauterelle,
cachant sa fatigue,
crânant béatement… D’épuisement pauvre con !
(pour la paraphrase)
ces guides toujours trois-cents mètres en avant
ne servant à rien
sinon à embrouiller l’esprit
avec leurs évaluations de distances abracadabrantes
et du temps à mettre pour les parcourir
le cortège a pris du retard
plus d’eau non plus
depuis une heure ;
imbéciles !
défi de cons !
Suivant une forme floue, à peine distincte dans la nuit…
Fantôme de présence
mirage d’humain
L’oeil sans le halo des villes civilisées
ne s’habitue pas dans cette nuit sans lune.
Peu ou pas de son sinon notre marche étouffée
Enfin, très loin, une mince lueur…
Le village.
Le chat n’étant plus qu’à trois branches
l’oiseau s’envole…
Je jubile.
Lui me toise, comme disant :
– un phacochère, un buffle, des hyènes… Vraiment ?
Des fois je me dis qu’on ne raconte pas d’histoires à un chat.
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Pour l’historique de cette « randonnée pédestre » voir l’article ici il y a plus d’un an maintenant.
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Dédicacé à la d@me qui avait adoré l’épopée Congolaise de 2009.o)

Apnée.


Comme une rupture de ton.
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. »Les bateaux de papier »
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Jour après jour et un à un, mes bateaux de papier flottent sur la rivière, portés par le courant.
Sur leur coque, j’inscris en grandes lettres noires mon nom et celui du village où je demeure.
Quelqu’un là-bas, dans un pays éloigné, les trouvera, j’espère, et apprendra qui je suis.
Je charge mes petits bateaux de fleurs de shiuli cueillies dans notre jardin dans l’espoir que cette floraison de l’aube aura la bonne fortune d’aborder au pays de la nuit.
Quand j’ai lancé à l’eau mes bateaux de papier, je lève mes yeux vers le ciel, et voilà que de petits nuages apprêtent leurs voiles blanches et bombées !
Quelque camarade joue-t-il avec moi de là-haut, les faisant partir sur le vent, pour courir avec mes bateaux ?
Quand la nuit vient, j’enfonce ma tête dans mes bras et je rêve que mes bateaux de papier voguent toujours, toujours plus loin, sous la clarté des étoiles de minuit.
Les fées du sommeil y voyagent et la cargaison, ce sont leurs paniers pleins de rêves !
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(Rabindranath Tagore, Le jardinier d’amour – La jeune lune, Poésie/Gallimard)
Ps : Je pense que c’est F. Bismuth qui m’avait ouvert à ce petit texte…
Si ce n’est lui, qu’il se dénonce.

C’est dingue ce que ça repousse vite !


Dès que tu as le dos tourné, pouf ! c’est la brousse !
Rididine et moi avons eu fort à faire pour remettre de l’ordre dans tout ça !
le temps d’inventer un petit engin et le tour était joué…
Du coup nous en avons profité pour faire quelques photos.
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(Avec la complicité de Bruce Mozert).
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Une drôle de partie de golf.

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