Les vertiges du (petit) jour ou la drôle de mégapole.
Au milieu du tintamarre des cigales
chardons et liserons se disputent
pour y faire des manières de jardins suspendus
laissant place à de vastes espaces aérés
entre buildings hélicoïdaux et
voies de communications vétustes.
Pendant que
deux ou trois punaises gendarmes
surveillent
les fourmis
elles
sont au turbin
déjà.
Dans cette drôle de Babylone
aux nombreux points d’accroches
quelques araignées
trop contentes d’ajouter leur grain de sel
s’affairent à l’édifice rouillé
de la précaire structure
comme pour retisser
ces entrelacs de liens
qui leur avaient manqué
à l’époque.
Ponts de cordes
et bouts de ficelles
interposés au hasard des nœuds
entre les fibres du bois
et l’oxyde du métal
attestent d’une vie
ici
il y a quelques années de cela.
…
De matelas
il n’y en a plus
depuis longtemps.
Reste ce sommier 3/4
vestige de ces amours
où ils la conçurent.
…
Phrases muettes
maudits mots rengorgés
avec l’anathème pour thème
– Anna t’aime ?
T’aime plus !
Gnagnagna !
Dans le résumé
ainsi dit
post-mortem
c’en était ridicule.
…
Dix heures,
le soleil consent à passer par dessus la colline
écrasant tout contraste sur la frêle cité.
Il ne tardera pas à faire chaud.
…
Wispra range le reflex dans sa housse
et continue son périple
à travers ce champ de ruines
qu’est devenue la propriété parentale.