Archive for avril, 2010

Si on te propose Obala, refuse ! excepté pour y rencontrer le fou.(II & fin).


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Donc , disais-je, en dehors d’être une “charmante petite bourgade”,
Obala possédait son fou.
Et quel fou !
Celui-ci était sympathiquement bouilli :
propre sur lui, pantalon kaki légèrement trop court
sur des chaussettes dépareillées et des lacets de corde aux chaussures.
Sous un tablier blanc immaculé, de laborantin,
il arborait une chemise Haoussa brodée à l’effige d’El Hadj Ahmadou Ahidjo (le président à vie d’alors… Qui est mort depuis… Avec les honneurs de la France et tout le tralala !)
ceci achevait de lui donner l’air de sortir de son labo après une découverte capitale pour l’humanité.
Beau noir légèrement enrobé,
le bonhomme arborait une calvitie discrète renforçant son petit côté savant…
Toujours cordial, amical et chaleureux il était dans sa bulle vaquant, toute la journée, à la pente douce de sa folie.
L’homme avait passé une partie de ses études à Nantes, Bordeaux et Louvain,
puis était revenu légèrement trop cuit au pays…
La fuite des cerveaux ne le concernait plus que très peu.
Sans être obséquieux, en vous abordant, il vous entretenait de la famille royale comme s’il avait été à Laeken encore ce matin devant, sans doute, y déposer quelque chose…
A dix milles kilomètres de là le contraste était saisissant…
Croyez-moi.
Les détails sur le palais,
la vie de famille des souverains,
leurs habitudes et petites manies,
rien n’avait de secret pour lui :
il trouvait Fabiola un chouïa trop catho à son goût et son Baudouin de mari pas assez entreprenant pour la suite de la dynastie…
Il avait bien quelques idées à ce sujet,
mais, jamais la cour n’aurait voulu d’un batard café au lait pour succéder à ce souverain sensible…
Déjà que le royaume était en proie à des problèmes communautaires…
Alors un souverain nègre, vous pensez mon bon monsieur !…
Là, il faisait force signes de désolation, levant ses yeux au ciel,
éclatant d’un rire carnassier et sonore un peu trop long au goût de Devriend
Au hasard de la journée il le rencontrait et l’entretenait de la situation en Belgique…
Il avait déjeuné, au palais, avec le roi pas plus tard que ce midi et Fabiola lui avait demandé des nouvelles de monsieur Devriend…
Elle était on ne peut plus ennuyée par cet état de chose.
Vraiment cette situation ne pouvait pas durer :
cette femme, ces enfants…
Loins de leur époux et père.
Lui, Essomba Dodo-Gbendu Ignace, allait accélérer la procédure d’expatriation auprès de la cour.
Les trois gosses et cette dame (qu’il brûlait de rencontrer) rejoindraient très bientôt ce Belge si sympathique…
Et au cas où monsieur Devriend aurait eu des soucis (bien compréhensible après toutes ces émotions) il se faisait fort de « dépanner » à l’aide de son bengala (*) pas du tout mi minki (**) la femme de ce blanc épris de culture (tout comme lui) en attendant que ça lui revienne :
entre gens du monde il fallait bien s’entr’aider.
Parfois il débarquait en plein milieu d’un cours et poussait un grand :
– Vraiment ! ce n’est pas possible ! situation de crise monsieur Devriend un peu comme dans votre pays !
le regardant dans les yeux intensément, puis il tournait les talons aussi sec pour en faire part à la cour immédiatement.
L’autre continuait son cours de la façon la plus naturelle qui soit :
O, Wonder!
How many goodly creatures are there here!
How beauteous mankind is! O brave New World!
That has such people in’t!
(***).
Les chèvres repassaient en sens inverse
avec leurs bêêêhh toujours aussi dubitatifs quant à l’utilité de tout ceci,
toujours suivies par le cochon, décidé sur la troisième, celle avec une tache noire sur le côté.
Le pangolin relevait le sourcil gauche de plus en plus nerveux sur la suite de sa journée.
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Epilogue : monsieur Devriend obtint sa mutation à Douala.
Sa femme et ses enfants l’y rejoignirent.
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(*) : zizi.
(**) : très petit.
(***) : « O, merveille !
Combien de belles créatures vois-je ici réunies !
Que l’humanité est admirable ! O splendide Nouveau Monde
Qui compte de pareils habitants ! »

Si on te propose Obala, refuse ! excepté pour y rencontrer le fou.(I)


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Petit poste à 40 kilomètres au nord-ouest de Yaoundé ce trou perdu comptait quelques milliers d’âmes au milieu de la forêt vierge…
Autant dire que lorsque tu tendais la main dans la nuit noire (quelle drôle d’idée !) tu serrais la louche à un pygmée ou un gorille selon ton degré de chance.
A Obala fin soixante il n’y avait que trois ou quatre blancs :
le père de la paroisse, deux soeur franciscaines
tous trois Français et … Monsieur Devriend un Belge.
Devriend, père de trois enfants (et heureux en ménage,
selon l’expression consacrée)
pour une raison inconnue, avait été « parachuté » là pour y inculquer les base de la langue de Shakespeare au lycée du bled…
Quand on dit “lycée c’est beaucoup dire : quatre méchants parallélépipèdes rectangles en dur, de la tôle en guise de toit, et suffisament de hauteur sous toiture pour se sentir cuire à fur et à mesure de la journée…
La couche d’air chaud descendait…
Les têtes chauffaient au diapason.
Pas de fenêtres mais des briques ajourées…
Pas de portes non plus (à quoi auraient-elles servi ?)
Et puis comment les chèvres auraient-elles pu passer ?
je vous le demande, restons sérieux !
elles traversaient donc la classe de part en part,
non sans avoir commenté, au passage, de bêêêÊh réprobateurs,
le cours qui s’y donnait ;
parfois elles étaient suivies par un ou deux cochons zoophiles (groïnnng!) qui flairaient la bonne aubaine.
Ce petit monde vaquait alors de l’autre côté de la classe à la recherche de petite pousses vertes et tendres ou d’une quelconque pitance sous forme de mangues ou de patates douces…
Gare au pangolin (animal par nature craintif et timide mais distrait) qui passait par là…
Le premier élève qui le voyait se précipitait dessus et sans autre forme de procès le planquait attaché sous le banc : il y aurait du pangolin grillé à la « maison » ce soir.
Monsieur Devriend continuait l’explication de « La tempête »,
sans sourciller, et se disait que soixante étudiants par classe c’était un peu beaucoup,
passionnément, à la folie…
(Sa femme devait bientôt le rejoindre avec les mômes dans cet aimable foutoir).
Imperturbable, il était, monsieur Devriend ;
pour lui, l’enfer était ici bas,
c’était de plus en plus clair.
Swinburne, Woodworth, Hemingway, Shakespeare n’étaient là que pour détourner les soupçons.
En dehors d’être une “charmante petite bourgade”,
Obala possédait son fou.

Mais l’heure passe
ma chatte réclame ses croquettes
et Rididine s’impatiente…
Je dois aller au puit reprendre de la fraîche.
Vous repassez demain, pour la suite ?

(à suivre).

Que du beau linge.


Après avoir longuement planché ce matin
sur un tout autre sujet
(vous en aurez la primeur bientôt)
J’ai du me rendre à l’évidence,
pressé,
sans cesse relancé,
rattrapé au tournant
-… Mais de quoi parle-t-il ?
me direz-vous, non sans raison.
-… De quoi je parle ?
mais de ce harcèlement voyons !
cette terrible pression dont je fus la victime depuis hier au soir et
que je vous livre en un rapide petit historique :
La photo commentée représentait une scène champêtre avec du linge qui pendait à l’ombre,
la scène manifestement est prise dans le Sud…
Pays où jamais il ne pleut disait Brassens et où l’on ne réfléchi pas au temps qu’il fera demain !
… Bon ! je perçois votre impatience, voici le dialogue.
Hier, à 20:39 .L. R. rien de mieux pour le linge:D)
Hier, à 20:41 .F. P. Hors du temps…
Hier, à 21:01 ·L. L. Rien à faire… Je comprends encore mieux pourquoi je fais du linge en gif
c’est beau
cé tou !
;o)
Hier, à 21:06 · .K. R. @tous : c’est la vie à travers le temps, recommencée
Hier, à 21:10 · I. C. La laaaaa ! une splendeur ! et ces arbres !!!!!! PFFF
Hier, à 22:49 · A.d.S. Le Klück il va péter une corde et pondre un billet sur le sujet, m’est avis.
Hier, à 23:02 · L. L. … Gnn ! je vais résister ! gghnnn pas longtemps !
Il y a 4 heures ·K. R. voilà une bonne nouvelle, quel Glück !!
Il y a 3 heures · L. L. gghh je résiste ! gnnnh !
Il y a 3 heures · .K. R. pas trop quand même ….
Il y a 2 heures · L. L. gniiii !!!
(tu crois ?)
Il y a 2 heures · M. S….. allez lâche toi !!! une fille toute nue ou une corde à linge, allez…
(ou peut-être une nuque enchignonnée ?)
Il y a 2 heures · K. R. c’est quoi une nunuche enquichonnée ?
il y a environ une heure · M.l : S. remets tes lunettes mamie K. ! ;-p
il y a environ une heure ·J. Z. rrrrrrrrrrooooooooooohhhhhhhhh :-))
manque plus que la Saint-Victoire :-))

à bout de ressources et d’arguments
il me faut bien rendre les armes…
ne pouvant plus résiter…
Je suis faible tout de même !

Zonzon-le-bourdon.




J. h. b. ss tt raprt
ch. j. f. sér. en vue coloc.
joli app. ds bel arbr.
à Baye.
fd jard. calm.
écr. au journ.
ou lais. mess. sur twit.
ps sér. s’abst.
bz. bzz.
zonz.l.b°ùrd°n.

(annonce 686).

… La vie de héros n’est pas de tout repos.


Tout petit déjà,
je rêvais de sauter dans ma voiture
comme Rock Derby, Bob Binn ou Spirou
et de poursuivre les méchants espions ou,
mieux encore,
de les semer sur une petite route du sud de la France…
Une journée tout à fait ordinaire en somme.
Coincer la bulle ou délivrer la fille Lactère
des griffes de la police du Khar-A-Taire
il faut choisir… Des cartouches, vite !
Mais, vous allez me dire que je le fais exprès,
voila qu’on sonne à la porte,
il faut que j’aille ouvrir…
Ne bougez pas je reviens tout de suite…
J’en ai pour une minute…
(ça doit être Steve qui vient me chercher)

Vous connaissez Steve ?

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