Archive for the 'hotels' Category

… Question.

Z’avez aussi l’impression que c’est flou?

Par où commencer?

d’une part il y a ces images accumulées durant quinzes jours qui s’entassent,
et d’autre part les vingt cinq pages d’écriture serrée qui résument ce séjours là bas…

Retrouver la petite musique.

Que de vent dans les branches…



Parmi toutes ces images une fleur se détachait.
Ne me demandez pas pourquoi,
de retour de là-bas
(n’en déplaise à Georges)
je préfèrais le coquelicot au lilas.
.

Chut! vous voyez bien que je dessine.


… Et ne comptez pas sur moi pour dire
qu’on ramasse les papayes à la fou-fourche,
ou que c’est le mâle de la « mamaye »,
comptez pas sur moi.
* * *
(j’ai rarement fait billet plus vacant).

Il est 7h. à peine, l’air est doux, le vent se lève.


Chaque matin,
au bas de l’immeuble,
devisant sous le porche,
ils refont le monde.

Pas un jour sans une rixe entre deux ou trois d’entre eux,
c’est presque une coutume:
j’assiste tous les matins, depuis la terrasse de l’hotel,
au même manège,
aux mêmes rites.
Sous le regards des badauds indifférents à faire cesser l’échauffourée,
des coups sont échangés,
brefs et violents,
et le combat s’arrête aussi vite qu’il a débuté;
la journée peut commencer.
Au bout de quelques jours, cette violence urbaine ne suscite plus que peu, ou pas, d’inquiétude
Il est 7h. à peine, l’air est doux, le vent se lève,
rien n’a d’importance
… Surtout quand tu sais que tu vas gagner (peut être) un dollar aujourd’hui.


Lephauste me fait l’honneur de se fendre d’un billet, ici, son regard sur ces choses que je raconte, frappe juste, encré, qu’il est, dans une acuité de médecin légiste, des âmes, il dissèque leurs coeurs…
il faudrait juste qu’il prenne un peu moins de place sur la commode, de façon à ce que je puisse atteindre cette bouteille pour trinquer à ces belles personnes que je ne nommerai pas…
Elles savent.

Hotel Bellevue… La vue est moche.


Lubumbashi 2009

Elisabethville ’62
J’avais emporté mes parents dans la valise, il fallait qu’ils voient ça.
Quitte à faire un pélerinage (j’ai horreur de ce mot) j’avais pris quelques photos d’époque pour comparer les lieux et faire un « petit travail d’arts plastiques » aussi.
C’est important les lieux.
A l’heure où on met en doute le fait d’avoir marché sur la lune,
ici je suis à Lubum.,
anciennement Elisabethville
(admirez, au passage, la transition de la lune à Lubum.)
à l’hotel Bellevue,
« hotel moche-vue » à présent.
Le parc d’eucalyptus, à l’arrière plan, a laissé place à un affreux bâtiment, qui ne sera peut être jamais terminé… Pourtant, c’est à cet espace vert, transformé en marché certains jours, que l’hotel devait ce nom, cent fois rabaché de par le monde…
C’est là aussi que j’avais vu mes premiers morts,
lors d’une fusillade près de la poste,
pendant « la der des ders » des guerres Katangaises…
-Ils dorment dans la rue… me dit ma mère m’emportant ou plutôt s’enfuyant avec d’autres blancs dans l’abri tout relatif d’une chambre transformée en « fort Alamo » pour la circonstance.
J’en avais déjà parlé (la première visite de Loïs en tant que lectrice… Ah! nous étions jeune alors! elle n’avais pas encore changé de pseudo… Mais je m’égare)
« le tragique de l’exil, c’est l’exil », disait l’autre dont j’ai oublié le nom (*)
Je place, donc, les photos, bien sagement, sur les colonnes correspondantes.
Le temps de retrouver l’angle,
de comparer les objectifs,
et de régler sur noir/blanc,
le numérique fait son petit travail de scannage de la réalité…
Jack’s in the box!
Peut être que ma mère me dira « avion, pantoufle, stylo » en voyant les photos.

Elisabethville ’62

Lubumbashi 2009
* * *
(*) l’acteur Andy Garcia, parlant de Cuba où il n’est jamais retourné.

« Page précédentePage suivante »