Archive for the 'photos' Category

à t’apprendre à nager dans la cuisine, sur le tabouret…


préambule
Pour la soupe aux lentilles ne pas lésiner sur les oignons, le laurier et la petite touche de cumin
envoi
Vomi à la couleur verte
dégueulis de plastiques
(toc! eut dit Charlotte)
pet foireux et gras de Gargantua
garanti sans effets spéciaux
moirages de graisses
mauves?
assez!
jaunasses?
encore
cacas flottants
serviettes plus très hygiéniques
tu touches à çà,
tumeurs!
tu meurs…
ou t’attrape des boutons gros comme ça
je préfère mourir
l’arme absolue
larmes dissoutes de ces cinq ans auxquels j’appris à nager,
ici.
A présent plusieurs générations de batraciens coexistent
perpétuant ce premier mouvement répété maintes fois
ventre sur la chaise, à sec, avant la tasse du grand bain;
le battement ralenti par le salmigondis de pâte verte
faisant des bulles n’ayant rien de papal
les grenouilles indifférentes à notre dégoût
peinent un peu dans cette soupe froide…
Des mutantes, je vous dis!
la venue des coquecigrues eut lieu là
tel est leur royaume à présent.


Autour la fête bat son plein
une foire sans monde
trop tôt sans doute?
tant mieux!
certainement!
l’odeur d’urine est pestilencielle,
l’âcre du vomi et de la merde se mêle aux carcasses en décomposition de deux ou trois rongeurs, là, plus loin
-quel pétulance dit le vieux salace à la jeune fille
-mais non, je danse lui répond-t-elle
rien à voir!
nous partons en direction du lycée Kiwélé
où nous attend quelque chose d’aussi terrible,
si pas plus
dans un autre genre, on va dire… Plus tard.
Ce matin cette sage femme belle et merveilleuse
ensuite la maison
(je dois encore te la raconter)
C’est une belle histoire, je te rassure
… Le manguier avecque,
(un autre grand moment de glotte qui se coince)
puis ce bassin aux batraciens
le lycée à sa suite,
de Charybde en Scylla… Les émotions se bousculent
elles ont toutes les couleurs
des espoirs et des désespoirs de ce pays
aux Congolais
Levez-vous Bon Dieu!
* * *
« Mais il est tard monsieur…  »
(comme disait un célèbre chanteur Belge)
demain peut être…
La maison
ou le lycée
je ne sais encore
Dis, tu viendras?
ce sera d’enfer(t)
j’te jure!

Et puis, t’as vu la girafe?!…


Cette aimable et sympathique petite crapule nous demande quand est ce que les travaux commencent?
avec nos appareils photos, il a tout de suite détecté en nous de gros investisseurs Belges venant remettre en état la piscine municipale…
Nous faisons le repérage des lieux pour le chantier.
Il est presque déçu quand il apprend que nous sommes de simples touristes et que « sa piscine » il peut se la vider, des grenouilles, tout seul…
Je ne te dis pas la soupe aux lentilles!
demain je te montre…
Et puis d’abord je ne suis pas gros! enveloppé peut être, mais pas gros!
non mais!

Mon appareil photo était en sécurité avec elle…



Elle était tout en charme et en effacement
cette petite serveuse de l’ancien Léo II.
De ces images volées elle ne m’en a pas voulu
… Il m’attendait à la réception.
Je lui fis cadeau de ce billet bien inutile dans ma poche
et du baiser.

4, rue cerckel (suite).


Rebaptisée pompeusement « avenue du musée »,
ils n’ont pas du chercher bien loin,
vu qu’il est dans la rue, en face de la maison.
Avant d’entrer, je ne peux m’empêcher de repenser à cette photo,
prise peu de mois avant le glas du départ
qui nous emmènera dans un autre coin de l’Afrique,
la fournaise humide (sic) de Douala.

Là, entre la haie et la rue, nous étions ma soeur et moi,
avec ce nounours ramené d’un week end en Rhodésie,
quelques semaines plus tôt
Je ne sais pas encore si je vais pouvoir visiter la maison;
d’abord prendre langue avec les occupants actuels…
Leur expliquer.

Après la sage-femme de ce matin, plus rien ne peut résister…
Je crois en ces chances de dire bonjour à mon manguier.
J’entre.

Faut-il que je te raconte pourquoi cette femme est belle? (suite de « Le dispensaire d’Elisabethville… »).


… En plus de quarante ans les différents services n’ont pas changés d’endroit…
Nous traversons l’hôpital de part en part, avant d’arriver dans cette coursive à ciel ouvert, qui parcourt les jardins, du linge pend ou est étendu à même le gazon.
Je vole quelques images au passage…
On ne se refait pas…
Mes fantasmes viennent d’ici: j’assume.
Nous arrivons à hauteur de la maternité et nous nous présentons à la sage-femme en chef pour la forme et comme l’exige le protocole pour des visiteurs qui n’ont rien à y faire.
En parlant avec elle, je lui explique que ma soeur et mon frère sont nés ici, il y a kala-kala (longtemps), sur ce, elle me dit qu’en fouillant dans les « archives » on pourrait retrouver leurs traces, je lève les yeux au ciel en moi-même, me disant: « impossible, ma chérie, t’as vu le pays en ruine dans lequel tu vis, les guerres traversées, le chaos et le délire des hommes… Tu rêves! ou tu vas nous faire revenir dans cinq jours, moyennant pourliche… »
Mauvais que j’étais.
Elle nous entraîne, alors, dans son bureau, une petite pièce exiguë avec une méchante petite table et trois chaises tenues à l’oeil par deux armoires en fer…
Elle ouvre l’une d’entre elles et, de l’étage supérieur, retire cinq registres,
style livres de comptes,
j’y crois pas mais commence à vaciller sur mes préjugés,
à croire au miracle.
Je doute encore, pour la forme.
L’ivre de contes, que je suis, va être servi.
Là, en feuilletant, les registres, toutes les naissances sont répertoriées,
depuis fin ’40-début ’50…
Un trésor!
les mains et les doigts arachnides parcourent les dates, les noms, les heures…
Noirs, blancs, métis…
Tous mélangés dans le répertoire de l’arrivée à la Vie.
Quand en ’63 et en ’67, ils sont là,
respectivement deux kilos deux cents pour l’une
et trois kilos quatre cents pour l’autre…
Un mois avant terme pour l’une,
dix jours après terme pour l’autre…
Elle peut être fière, de son petit effet, cette bien nommée « sage-femme ».
Elle vient de me faire vivre ma première grande émotion du voyage,
le lendemain de notre arrivée.
Elle s’esclaffe consciente du bon tour qu’elle m’a joué
Je la serre très fort dans mes bras
cette vaste parcelle d’humanité…
* * *
L’histoire en images.









Continue d’accoucher des vies
et de donner des émotions
telles que celles là
chère Mama-accoucheuse.
Je thème sur ton histoire.

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