Archive for février 14th, 2013

Grisou.

Minuscule et courbée,
je m’en souviens,
veuve de mineur
elle vivait
d’une petite pension
dans un deux pièces
au fond d’une arrière-cour
à Marcinelle ;
crois-moi,
lorsqu’elle te regardait
instantanément
tu te noyais
comme happé
par le bleu lagon
de ses yeux :
mon arrière grand-mère
Sylvanie.

Le 5 avril 1881 : Vers 1 heure 30 du matin sur la route de Beaumont, les riverains sont éveillés par l’explosion
du puits N° 6 du Nord de Marcinelle. Les bâtiments du charbonnage sont en feu, les pompiers
avertis arrivent vers 6 heures du matin et sont maîtres de la situation à 8 heures.
(il venaient à l’époque à pied de Charleroi) 16 morts à Marcinelle.
Le feu est dû à l’imprudence d’un surveillant qui venait d’allumer sa pipe, le grisou fait le reste. Les
autres mineurs sortent de la mine par le puits n°12.
Les corps de deux filles Gallet Juliette et Justine sont sortis les premiers.
Les victimes ont de 13 ans à 60 ans. Les sauveteurs conduits par le conducteur des travaux Désiré
Marbais retrouveront 88 mineurs bloqués au fonds du puits à moins 400 mètres.
Une rue de Marcinelle porte le nom d’un des vieux mineurs et sauveteurs de cette catastrophe
François Hubinon qui était porion avec 44 ans de fosse lors du coup de grisou, qui reçu la première
croix civique de 1ère classe accordée pour cette circonstance.
Trois autres personnes reçoivent aussi la même distinction.

Je me souviens de ma grand-mère
me racontant l’exploit de son père
et de ce que le directeur lui avait demandé
à sa sortie de la mine :
– Et les chevaux ?