Archive for mars 12th, 2010

Dis-moi… Comment ne pas rêver ?

En faisant cette pièce il y a trois ou quatre ans de cela,
je ne pensais pas être si près de « La longue route  » .
Certains esprits chagrins trouveront
que le crin-crin de ma boîte
c’est pas encore tout à fait çà…
Je leur donnerai raison…
C’était pas prévu pour et comme disait l’autre :
« il y a quelque chose qui cloche là dedans, etc. »
Pourtant, le parallèle s’impose.

« …Vous entendez
c’est le bruit de la mer
ça fait des mois et des mois que je l’écoute et ça me suffit
on a l’impression que c’est toujours le même bruit
Mais je vous assure
elle me dit des tas de choses que je commence à comprendre seulement maintenant
et vous voyez c’est pour ça que je continue
il faut aller plus loin
il faut aller plus loin… « 


Ce sont les premiers mots du documentaire,
Mars ’69
il y a plus de quarante ans de cela,
un fou au milieu de l’océan,
Bernard Moitessier,
emporte avec lui une caméra 16 mm.
et filme quelques séquences durant son voyage
dans la (toute) première course en solitaire…
En tête de tout,
il décide de continuer la route,
la longue route…
Neuf longs mois sans se laver à l’eau claire
(excepté trois jours avant d’arriver à Tahiti,
un gros grain de pluie lui donne une douche énorme ).
Le riz et les poissons pêchés (Dorades coryphènes
c’est extrêmement puissant comme poisson,
ça cisaille les mains
dit-il, ou poissons volants qui s’échouent sur le pont la nuit )
lui servent de maigre pitance.
Il connait bien sûr les principes de Bombard pour survivre de longs mois en mer.


(sur « Joshua », son bateau, lisant ).
. . .
… Et puis il y a la lecture :
« …Chaque fois qu’on relit il y a quelque chose de plus
il y a trois dimensions (dans la lecture)
dans la longueur, dans la largeur…
ça fait un truc plat…
Et puis il y a la troisième dimension
qui est la profondeur
ou le relief
ça prend de plus en plus de relief
vous lisez et vous relisez dans une paix intégrale
.
. . .
Dis-moi… Comment ne pas rêver ?