Archive for the 'dessin' Category

J’ai mal à la géographie.


Perdu au milieu de nulle part,
je ne savais où aller
Là c’était déjà fait
ici n’était plus à faire,
quant à partir…
Vous n’y pensez pas !
La question était simple pourtant…
A cet examen,
coincé entre l’espace ténu des méridiens et des parrallèles,
je séchais sur cet océan qui n’avait de Pacifique que le nom…
La question non plus ne l’était pas
– Placez les îles qu’il disait cet insulaire fier de ses origines créoles.
Au lieu de cela je dessinais mon arbre.

(Sous l’arbre pour Zoë qui, il y a de cela bien longtemps… Il y en a deux autres qui arrivent).

On est pas dans la m….


à la demande générale d’une lectrice Marseillaise
« one more Jean-Jacques Loup ».
(voici l’explication de mon refus du scoutisme).

Ou le mythe décisif.


Nom de Dieu de nom de Zeus de nom de nom…

Ladislas Tadeus Corneille Duchemin.

L’autre jour, au parc près de chez moi, j’ai rencontré Ladislas Tadeus Corneille Duchemin (ses parents sacrifiant à une vieille coutume avaient cru bon de rajouter Corneille à ses prénom, soit disant que cela préserve l’heureux détenteur de ce patronyme stupide de la folie… On le serait à moins que ça !)… Ladislas, donc, accompagné de sa femme et de leurs enfants.
La dernière fois doit remonter à la communale,
c’était un élève studieux,
promis à une belle carrière dans l’administration fiscale.
Brave Tadeus, il n’a pas changé d’un iota depuis tout ce temps que nous ne nous étions vus.
Certaines mauvaises langues le surnommaient déjà, et de façon bien peu amène du reste, « le nasique »…
Il avait en effet un appendice nasal fort prononcé, des yeux chafouins et entre autres dons de faire ce qu’il en voulait de ce tarin…
Ceci lui valu la jalousie de certains tant il avait de succès auprès des filles à la récré.
L’éléphant, le rhinocéros, le fourmilier-tamanoir, le toucan, les hommes politiques, Cyrano bien sûr et j’en passe il savait tous les rendre et avec quel talent !…
Les filles en étaient dingues…
Elles avaient du nez.
Vraiment, l’animal n’a pas changé.
Il m’a montré (sous le sceau du secret) quelques nouvelles figures qu’il a mises au point.
Tout y est passé… Les anciennes comme les nouvelles petites dernières et même quelques unes qu’il est encore en train de peaufiner.
Maintenant il parvient même à tenir en poirier dessus.
Le « nez-quilibre » il appelle ça.
Sa femme m’a raconté que lors de l’accouchement du premier il s’était esclamé :
-Ho! un nouveau nez !… Puis les quatre autres frères étaient sortis à la suite.
Des quintuplés !
Brave madame Duchemin d’avoir épousé un homme tel que Ladislas !










(petit hommage à Alexande Breffort et Marcel Aymé réunis).

J’aurais voulu être Jean-Jacques Loup à la place de Jean-Jacques Loup !

Je ne sais pas ce que Jean-Jacques Loup mettait dans ses cigarettes
à l’époque mais, en tout cas, c’était de la bonne !
Prince de l’absurde son « à bisque de bletter semoule tricasse les boyaux d’échapperons » et le « tudzuit » resteront au pantéon de l’humour absurde…
Le lire et le relire garanti un pétage de rate à courte ou longue échéance…
Mètre étalon du comique, échantillon de ce que le non-sens Français peut répondre aux habitants de la perfide Albion lorsque ceux-ci mettent en doute leurs capacités à s’abstraire d’un sujet pour le rendre abscon de privates jokes en tout genre.
Observer la tête de la mémère à bord de sa petite décapotable me met dans un état proche de l’apoplexie, les amis font mines de ne pas me connaître, ma femme me quitte et mes enfants, gênés, changent de sujet à la récré… Quant à mes collègues de bureau ils se disent que l’heure de la pré-pension est proche et qu’il serait temps de m’achever plutôt que de me faire profiter d’un hôme pour handicapés mentaux profonds.
L’air sérieux du premier à qui elle explique sans trop y croire ce que le monsieur vient de lui dire (le camionneur qui se gratte en expliquant à Pujol de quoi il retourne) puis l’anecdote qui part en sucette jusqu’aux plus hautes autorités de la « poulice » (Ali passe moi le chef !) me mettent dans un état d’extase proche du nirvana.
La mécanique est subtilement rôdée, le dessin à la plume d’une grande simplicité brouillonne se passe d’espaces inter-iconiques, de gauche à droite et de haut en bas un crescendo de gags,
une cascades d’hallucinations de plus en plus absurdes qui mettent sérieusement la mauvaise humeur du lecteur en péril.
Ce type m’a ruiné en couche-confiance.
Mais place à ces quatre planches dont je parle et qui sont tirées de l’album « Touti frouti »
(première édition épuisée, deuxième édition inconnue du public)…
Et puis il y a « La bible »(sur scénario de Yahvé) et « La vie des maîtres », (recueil de dessins politiques)… Sans parler de ses livres pour enfants (pas très sages) empruntant à Mordillo et Dubout le comique d’accumulation.
.



Auguste et Raphaël.

Après 35 ans d’Afrique et d’Indo l’accent était la seule chose qui les reliait au Marseilles de leur adolescence sur les voies de chemins de fer : apprentis cheminots ils s’étaient barrés vite fait pour ne plus revenir préférant, comme c’est bizarre, la mousson à cette deuxième der des ders en Europe.
En effet, Auguste et Raphaël, profondément pacifistes et lâches
(ce qui les rend parfaitement abjects et antipathiques au yeux de tous)
avaient fuit la guerre pour l’Indochine…
Puis l’Indochine pour l’Algérie.
Ensuite l’Algérie pour le Cameroun…
Et finir dans ce trou perdu de Foumban.
Beau travail.
L’un avait refait sa vie avec une « locale »,
comme on disait à l’époque,
l’autre était resté célibataire et lorsqu’une pute,
rencontrée au cinéma du coin, lui demandait comment il allait,
il répondait invariablement avec son accent du Sud :
– ça coule toujours !
avec un petit geste qui se remettait le service trois pièce en place.
Adolescent, j’aimais regarder les étoiles avec ce type.
.

Comme annoncé en début d’année
ne manquez pas le rendez-vous du muguet
pourvu qu’il ne soit pas buccal…
Merci Félix, on dit.

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