Archive for the 'E’ville fragments' Category

à bicyclett’oheu…


… Il me fallait partir à présent, mais avant, quelques petites vérifications s’imposaient.
Paulette viendrait, c’était chose sûre, car j’avais retiré les deux petites roues stabilisatrices (condition sine qua non pour l’accompagner au bord du Lualaba et ne pas lui fiche la honte avec un « plus petit » qu’elle.)
J’avais de ces petits mayélés(*)… Un sandow, habilement passé sur le panier retenait le quatre heures, que nous mangerions au bord du fleuve…
Et puis… à nous la « grande vie » et les ricochets sur l’eau!
… Pour croire à mes propres chimères, je n’étais pas le dernier…

(*)Mayélé: astuce, truc, système « D »

Il y a (de nouveau) un Bonnard dans mon salon…


Chez les amis, chez qui je suis en ce moment, j’ai trouvé cette maxime sur le frigo, accrochée par un magnet.
So I asked my friend, what are your three favourite pleasures in life?
and she replied: « a Martini before and a cigar after ».

Ce qui traduit dans la langue de Molière donne (pour ceux d’entre vous qui ne manipulent pas suffisamment celle de Shakespeare je leur livre gracieusement cette traduction, au pied levé, mais c’est bien la dernière fois):
Je demandai à mon amie ce qu’elle considérait comme étant ses trois plus grands plaisirs, dans la vie?
elle me répondit: « d’abord une boisson apéritive venant d’Italie (un Martini par exemple) et, ensuite, un Cohiba venant du pays de chez Fidel »

Phrase qui, avouons-le en passant, prête à peu d’interprétations non équivoques…
La plus petite, de la maisonnée, demanda à son père ce qu’il y avait entre le Martini et le cigare ?
il lui répondit: le repas.
Il n’empêche j’ai (de nouveau) un Bonnard dans mon salon…

(L’avion).



Ce matin je l’ai pris…
L’avion.
Pour aller revoir ça… entre autre.
Pas d’Afrique, ici, juste des papous parfois…
Des papous à poux ou des papas pas à poux, nul ne le sait…
Franquin déclina en son temps,
à l’aide de son compère Delporte,
le « papou » sur les modes les plus farfelus.

En attendant, petite musique d’aéroport,
Zaventem ne sonne pas pareil qu’ Orly,
n’en déplaise à Noirte;
ce sera pour une autre fois,
dans pas longtemps…
Donc j’ai pris Serge…
R. pas G..
l’enfant et l’avion, S. Reggiani

Après la douane… Ne me parle pas de Dutronc!




Plutôt que de ces longs couloirs impersonnels qui vous emmènent, à présent, directement dans l’avion je me souviens de la traversée du tarmac et de la montée des marches qui avaient une autre classe alors…
Avec le fasten seatbeld et le no smoking de rigueur, l’hotesse (souvent belle comme le jour) faisait passer la corbeille de Napoléons pour le décollage.
Les rafraîchissements (les petites épingles de couleur fichées dans le dossier, pour les consommations alcoolisées) et les plateaux repas préparés (avec couverts en métal comme à la maison) emballés sous cellophane, à nous enfants, nous paraissaient divins…
Après les agapes, les couvertures légères et chaudes pour la nuit (frappées aux couleurs de la compagnie) nous emmenaient au pays des songes…
Et puis je me souviens, aussi, de cette classe et de ce sourire pendant les trous d’air…
Ce flegme courtois et anglo saxon en plein chaos.
Cette Dame semblait contrôler ce (léger) contretemps en même temps que les ceintures.
* * *
A présent tu glisse la main au portefeuille pour les waters, le pilote est applaudi à l’atterrissage et l’hotesse est la girl next door
Tout se perd ma chère…
« Nous traversons une zone de turbulences » comme dirait Dufresne
(crédit image Daniel V.)

Sur le fil de son Prince de Galles.


Du haut de mes dix ans, j’aimais bien notre boy.
Fêt. Nat. , roi de la piste une fois par mois,
était fourmi le reste du temps:
lavant, repassant, épluchant,
s’occupant au coupe-coupe du jardin,
il me demanda un jour: « petit blanc, tu sais danser? »
Sitôt sa première paie empochée,
il s’acheta un costume, et,
sur son 31, fut le « bwana kitoko »(*) d’un soir
dans la cité indigène:
lundi, fauché comme les blés,
il revint à la maison et continua le travail comme si de rien n’était,
demandant à ma mère une avance.


(*) « Bwana kitoko »: littéralement « beau jeune homme », surnom donné, par les Congolais, au Roi Baudouin 1er lors de sa visite, en ’60, au Congo.
Crédit image .

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