Archive for the 'photos' Category

Etranger à lui même, à sa propre image, il a l’air d’un gamin…


But, premier, de ce voyage le 08.08.’09,
après l’hopital de Lubum.,
nous allons vers le musée et la rue Cerckel…
Que dire de cette rencontre,
de cette catharsis?
la rencontre est immense et simple à la fois.
Je comprend le travail et le pouvoir du pinceau de la caméra sur l’acteur
… La transformation qu’opèrent les évènements sur les personnes.
Lorsque j’étais enfant, j’habitais là.
je vois cette photo prise par mon compagnon de voyage,
et je peine à me reconnaître en 24 x 36…
L’effet de l’objectif rend ce personnage plus petit que nature…
Il renvoit à distance… Au fond.
Comme si en revenant sur cette enfance
je rapetissais à vue d’oeil, avant de pénétrer (peut être) ces lieux.
La maison semble en travaux,
le manguier est toujours là,
au fond à droite…
Il a fichtrement grandi en plus de 40 ans,
la grille est entr’ouverte…


(copyright vidéo et photos: Seb. S.).

Boîtes postales vs portables… Sont barjots ces opérateurs.





De cette poste il n’en reste rien, juste la façade qui…
Comme son nom l’indique.
Sur le côté, à gauche, ils ont refait les cellules, en vitrines de petits commerces apparemment…
« Notre » boîte était là.
Plus de boîte!
« mâche ta chique jeune matelot! »
à droite, ce n’est pas encore « réaménagé » (et loin de l’être): certaines boîtes sont bâillonnées par un chiffon pour être sûr qu’elles ne cracheront plus leurs bonnes et leurs mauvaises nouvelles ou plus simplement elles ont été remplacées par un étalage compliqué en bois où l’on a refait à l’identique les anciennes cellules à courrier…
Faire et défaire.
On a juste envie d’y mettre ses chaussures ou sa trousse de toilette.
L’imbroglio des boîtes manquantes, à moitié défoncées (quand ce ne sont pas des trous béants) me remémore ce glorieux passé épistolaire où les gens avaient encore à coeur d’écrire ou de communiquer toutes les semaines avec la famille restée en Europe…
Plus de « Mes chéris… » ou de « Chers vous cinq,… »
Lettres mortes.
‘A p’us!…
Miracle, aussi, de ces boîtes qui pourvoyaient, aux fêtes, les petits cadeaux venus de l’autre continent.
Les plus gros, c’étaient à l’intérieur que nous allions les chercher.
‘A p’us non plus!…
Justement, l’intérieur parlons en…
Des gens sont agglutinés, comme aux heures de pointe, ils n’attendent ni bus ni métro,
mais l’occasion de marchander l’un ou l’autre appareil mobile…
Ou de le faucher, plus simplement…
Tu ne poses pas un doigt dans le hall sans faire un sms par mégarde…
« Ils sont venus, ils sont tous là » (sic) ces portables de toutes marques,
ces modèles de tous poils,
Le port d’arme est, bien entendu, prohibé…
C’est marqué à l’entrée.
C’est aussi la bourse des opérateurs…
Sont barjots avec leurs offres de rooming à prix bas:
la carte sim aux code pin magique, sésame du texto, se vend par centaine, ici, chaque jour…
« T U? 1 bbq c’we?:O) »
Faudrait être timbré pour vouloir encore poster une lettre.
Je n’enverrai pas de cartes postales…
Quelles cartes postales, d’ailleurs?
« L son U ? » (sic).

La mission.


Dans cette mission Franciscaine de Lukafu tout est réunit pour faire le matin du Monde chaque jour… Sur le grand plateau de la Lufira où celle-ci coule, alimentée par les chutes de la Lofoï, non loin du parc des Kundelungu qui présente une succession de hauts plateaux et collines de savane échelonnés entre 1.200 et 1.700 mètres d’altitude…
Dans cette mission disai-je, on est instantanément projeté au temps de Rimbaud ou d’Henry de Monfreid, tant ces vieilles bâtisses, simples et basses, prennent l’or du matin pour ne le rendre qu’au soir…
On y trouve un dispensaire, une école primaire d’un millier d’élèves (un instituteur pour cinquante gamins) et une école secondaire de huit cents étudiant (même nombre de profs par tête de pipe), de même qu’un internat de soixante lits pour les garçons et de quarante pour les filles, cinq bassins de piscicultures avec des poissons de la rivière (qui coule pas loin j’ai dit) et, bien sûr, une église tellement vieille que les murs s’affaissent.
Le père Raoul a décidé de la refaire en l’augmentant toutefois de deux ou trois mètres sur les côtés, on ne sais jamais, d’où cet intéressant phénomène de liturgie se passant sous le toit de l’ancienne, pas encore abattue, et de la nouvelle dont les murs entourent, à ciel ouvert, la foi de ses paroissiens.
Nul doute que l’Abbaye de Cluny aura bientôt des raisons de l’envier…
Ce qui est un péché.

El pan nuestro de cada dia.



Un simple coup d’oeil suffisait pour voir qu’Albert ne faisait pas sa part de boulot.

One shot.


Cette réalité se rapproche, je comprendrai plus tard le plan de la ville lorsque mes pas auront foulé le réseau perpendiculaire de ces rues et de ces avenues…
Je repère le lac, le terril de scories affublé de sa cheminée (la sirène à sept heure résonne dans toute la ville, deux heures avant le muezzin se sera égosillé sur son Halla akbar du matin),
l’hôtel « Karavia » près du golf en dessous du lac,
la maison du gouverneur au dessus de ce dernier…
La lumière trop vive à cette heure de la journée et les transparences approximatives du hublot ne permettent pas une analyse plus poussée…
Je scanne, plutôt que ne photographie, one shot obligé, je ne reviendrai pas, je le sais: je n’ai pas droit à l’erreur, une deuxième prise est impossible: c’est ici maintenant, tout de suite…
Par tous les sens j’enregistre, je respire, je goûte, je touche cet endroit de la terre qui fut mon berceau…
Les roues touchent le sol de la Luano.

Je commence à réaliser, vraiment, ce qui m’arrive.

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