Archive for the 'E’ville fragments' Category

La rue Msiri.


Après une semaine où la tension montait de jour en jour, nous nous sommes retrouvés dans cette maison au microcosme parfait.
A l’abri de ses hauts murs dépourvus de tessons de bouteilles et de rouleaux de barbelés (chers aux maisons Luchoises) nous nous y sentions en sécurité.
Il y avait, là, tout en plusieurs exemplaires: Jacarandas, flamboyants, goyaviers, avocatiers, papayers, palmiers, manguiers, même de la canne à sucre…
Le château d’eau, les coupures de courant et d’eau (forcément vu que la pompe était dépourvue de Shadocks), sorte de petit Far West ou la latérite se redessinait et se nourrissait inlassablement des empreintes de nos pas, tableau vivant de poudre rousse, à l’échelle humaine…
Je n’aurais pas eu l’occasion de visiter la maison de mon enfance, que celle-ci m’aurait suffit.

El pan nuestro de cada dia.



Un simple coup d’oeil suffisait pour voir qu’Albert ne faisait pas sa part de boulot.

One shot.


Cette réalité se rapproche, je comprendrai plus tard le plan de la ville lorsque mes pas auront foulé le réseau perpendiculaire de ces rues et de ces avenues…
Je repère le lac, le terril de scories affublé de sa cheminée (la sirène à sept heure résonne dans toute la ville, deux heures avant le muezzin se sera égosillé sur son Halla akbar du matin),
l’hôtel « Karavia » près du golf en dessous du lac,
la maison du gouverneur au dessus de ce dernier…
La lumière trop vive à cette heure de la journée et les transparences approximatives du hublot ne permettent pas une analyse plus poussée…
Je scanne, plutôt que ne photographie, one shot obligé, je ne reviendrai pas, je le sais: je n’ai pas droit à l’erreur, une deuxième prise est impossible: c’est ici maintenant, tout de suite…
Par tous les sens j’enregistre, je respire, je goûte, je touche cet endroit de la terre qui fut mon berceau…
Les roues touchent le sol de la Luano.

Je commence à réaliser, vraiment, ce qui m’arrive.

L’endroit des photos.



Il faudrait que je rassemble mes notes
pour faire un récit cohérent
plutôt que de vous raconter ça dans le désordre!
les images ont voyagé aussi, avec moi, là bas
preuves de papier pour expliquer aux gens
pourquoi le bonhomme revenait après tant de temps
… Mais ça sonne, je dois vous laisser.

En dehors de ça, Yale reste une grande université.


Quand il n’est pas agacé par un môme il cherche la combinaison
quatre chiffres il y est déjà arrivé, dans le temps.


J’use et abuse de ruses pour capturer l’un ET l’autre dans ma boîte à images.

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